Chantal BIGOT, fondatrice de la librairie Les Amazones, spécialisée dans les écrits de femmes. le jeudi 1er avril à partir de 9h30. Incription auprès de Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

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Extrait : Vous voyez-vous comme une Amazone des temps modernes qui se bat pour la valorisation du dispositif livre à l’ère de Google Books et autres plateformes de numérisation de livres libres de droit d’auteur ? : «Votre question excède la question de l’existence de ma librairie et pourrait être posée à n’importe quel libraire d’ancien, enfin ceux qui comme moi défendent des textes. Nous sommes les derniers brontosaures et à un moment où il est beaucoup question de protection des espèces en voie de disparition, peut-être devrait-on penser à nous protéger ! Deux phrases sur mes pratiques de lecture me permettront de répondre à votre question. Je suis une femme du livre qui se sert de l’Internet dans sa pratique professionnelle : je lis un livre (papier), je balaye un livre numérique ou je me contente de faire une recherche par mots clefs. C’est assez dire que je ne joue pas l’un contre l’autre, mais l’un est un plaisir et l’autre, un outil de travail rapide. Dans l’un je trouve matière à réflexion, dans l’autre une référence. Revenons aux brontosaures. Beaucoup se demandent à quoi nous servons, puisque « on trouve tout sur Internet ». Eh bien non, on ne trouve pas tout sur Internet, loin de là, et cela malgré les sommes colossales consacrées à la numérisation. Pour caricaturer, je dirais qu’on trouve sur Internet ce qui est connu. On peut s’en contenter, beaucoup s’en contentent avec pour résultat une uniformisation de la pensée. Pour ma part, et c’est le cas pour nombre de mes consœurs et confrères, ce qui m’intéresse c’est l’exploration des marges. Qu’y a-t-il de plus excitant que d’inventer un livre et de pouvoir écrire en bas de sa notice « Pas à la BnF, manque au CCFr, au WorldCat et à telle, telle et telle bibliographie » ? Ça me rappelle le frisson qui me prenait quand, jeune étudiante en histoire, je m’apprêtais à ouvrir un carton aux Archives nationales (elles étaient encore à l’hôtel de Soubise, lieu béni). Qu’allais-je y trouver ? »