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Migrations et mobilité religieuse. Espaces, contacts, dynamiques et interférences
Auteur :
Lieu d'édition : Besançon
Année de parution : 2020
Nombre de pages : 312p.
ISBN : 9782848678344
Format : 16*22


[Sommaire]
Introduction: Migration et mobilités religieuse. Pour une mise en perspective
Bassir AMIRI

Partie I – Construire et déconstruire la mobilité religieuse

L’Orient créé par Franz Cumont, ou l’ambiguïté de sa présentation des religions orientales
Danny PRAET
Une fête juive à Rome : les « Jours d’Hérode »
Édith PARMENTIER en collaboration avec Maureen ATTALI
Les chemins de Dionysos : la construction culturelle du transfert cultuel, entre textes, images et réalité rituelle
Anne-Françoise JACCOTTET
Retour à Sinope, ou l’appropriation d’une tradition inventée
Laurent BRICAULT

Partie II – Acteurs, pratiques et vecteurs : modalités de transferts cultuels

De Rome à Antium et retour. Colonisation et transferts cultuels dans l’Italie d’époque républicaine
Audrey BERTRAND
Les haruspices publics au service de Rome : des aristocrates convoqués d’Étrurie ? Quels aristocrates ?
Yann BERTHELET
De la Grèce insulaire au nord de l’Adriatique : l’inscription votive de Theudas
Federica FONTANA
Personnel des douanes et mobilité religieuse dans les provinces danubiennes
Françoise VAN HAEPEREN
« Sur les épaules » des empereurs : deux dieux Sol introduits à Rome par Élagabal et Aurélien
Nicole BELAYCHE

Partie III – L’implantation des cultes et des divinités : confrontations, croisements et cohabitations ?

Les theoi patrioi des Phéniciens en pays grec
Maria BIANCO
Un dieu romain adopté par des Grecs : les cultes de Zeus Kapetolios dans les cités d’Asie
Gabrielle FRIJA
Le « lucus » de Pisaurum : un lieu de culte sous influences ? Cohabitations et interférences cultuelles dans l’ager Gallicus à l’époque républicaine
Jean-Claude LACAM
Éleusis-Rome aller/retour. Mobilités religieuses autour des mystères éleusiniens à l’époque impériale
Francesco MASSA

Conclusions
Bruno POULLE

[Contents]

Par-delà l’image traditionnelle, aujourd’hui discutée, des flux religieux venus d’Orient, l’ouvrage vise à élargir notre perception des interférences religieuses à l’intérieur de l’empire romain et à saisir les axes et les acteurs de cette mobilité. Il s’agit de faire percevoir la réciprocité des échanges cultuels et les dynamiques de mobilité des cultes et de repenser les multiples déclinaisons du système polythéiste dans ses territoires d’accueil sous l’angle de l’interaction et du dialogue.


Descriptif du collectif
  • Auteur : Françoise VAN HAEPEREN
    Personnel des douanes et mobilité religieuse dans les provinces danubiennes
    [Résumé]

    Les mobilités religieuses sont abordées à partir des dédicaces des agents du district douanier de l’Illyricum. Envisagées comme tout déplacement, temporaire ou définitif, impliquant un ou plusieurs partenaires humains et divins, les mobilités religieuses sont d’abord étudiées à partir des déplacements des fonctionnaires des douanes, qui donnent lieu à des pratiques cultuelles. On revient ensuite sur l’idée largement répandue du rôle joué par les agents des douanes dans la diffusion du culte de Mithra dans les provinces danubiennes.

    Mots-clés : Portorium publicum Illyrici, Stationes, Dédicaces, Culte de Mithra.

    Abstract : Religious mobilities are approached from the dedications made by the staff of the customs district of Illyricum. Considered as any move, temporary or definitive, of one or more human and divine partners, religious mobilities are first studied based on the travels of customs officials that resulted in cultic practices. A fresh look is then given to the widespread idea of the role played by customs officers in spreading Mithra’s cult in the Danubian provinces.

    Keywords : Portorium publicum Illyrici, Stationes, Dedications, Mithra’ s Worship.


  • Auteur : Maria BIANCO
    Les theoi patrioi des Phéniciens en pays grec
    [Résumé]

    Des textes épigraphiques et les témoignages en ronde-bosse de l’archéologie ont transmis le souvenir des cultes pratiqués par les Phéniciens installés en pays grec. La présente étude se concentre sur le culte des theoi patrioi, auxquels s’adresse un certain nombre de dédicaces en langue grecque, qui émanent des Phéniciens séjournant dans l’ île de Délos. Au départ de la signification de la notion de theoi patrioi dans la culture grecque, nous essayerons de saisir ce que ce label recèle dans les écrits grecs des Phéniciens. Un détour par la documentation phénicienne instruira sur les contextes qui recouperaient mieux la notion empruntée au grec. L’étape finale de l’analyse s'intéressera à quelques documents ne mentionnant pas directement les theoi patrioi mais présentant le témoignage de cultes pouvant recouvrir cette même réalité.

    Mots-clés : Phéniciens, Cultes phéniciens, Theoi patrioi, Dieux tutélaires, Dieux de la ville.

    Abstract : Epigraphic texts and archeological evidence have transmitted the memory of the cults practiced by Phoenicians settled in Greek lands. The present study focuses on the worship of theoi patrioi, to whom various dedications in the Greek language are addressed, made by Phoenicians staying on the island of Delos. Starting from the meaning of the notion of theoi patrioi in Greek culture, I will try to understand what this label means in the Greek writings of the Phoenicians. A digression on the Phoenician documentation will then identify which contexts would best match the notion borrowed from the Greek. The final part of the analysis will focus on a few documents that do not directly mention theoi patrioi but present evidence for analogous cults.

    Keywords : Phoenicians, Phoenician Cults, Theoi Patrioi, Tutelary Gods, Gods of the City.


  • Auteur : Yann BERTHELET
    Les haruspices publics au service de Rome : des aristocrates convoqués d’Étrurie ? Quels aristocrates ?
    [Résumé]

    Cette étude remet en cause la distinction, communément admise, entre les harus-pices-principes convoqués d’Étrurie pour la procuratio prodigiorum et les haruspices-appariteurs de magistrats en matière d’extispicine. De même que les haruspices-appariteurs des colonies ou municipes pouvaient appartenir à l’aristocratie locale, les membres de l’ordo LX haruspicum, sous l’Empire, appartenaient souvent à l’aristocratie romaine équestre. Les sources ne corroborent pas l’hypothèse d’une dichotomie entre haruspices-μάντεις et haruspices-θύται. Les haruspices qui semblent s’être fixés à Rome au tournant des IIIe et IIe siècles av. J.-C., puis ceux qui, sous l’Empire, étaient membres de l’ordo LX haruspicum, étaient consultés aussi bien en matière de procuratio prodigiorum que d’extispicine.

    Mots-clés : Haruspices, Appariteurs, Aristocratie, Prodiges, Sacrifices, Extispicine, Étrurie, Rome, Sénat, Magistrats.

    Abstract : This paper calls into question the commonly accepted distinction between the harus-pices-principes summoned from Etruria for the procuratio prodigiorum and the haruspices-atten- dants of magistrates in matters of extispicy. Just as the haruspices-attendants in the colonies or municipia could belong to the local aristocracy, so too the members of the ordo LX haruspicum, in the Imperial period, often belonged to the Roman equestrian aristocracy. The sources do not corroborate the hypothesis of a dichotomy between harupices-μάντεις and haruspices-θύται. The haruspices who appear to have settled in Rome at the turn of the 3rd and 2nd centuries B.C., as later those who, under the Empire, were members of the ordo LX haruspicum, were consulted in both procuratio prodigiorum and extispicy.

    Keywords : Haruspices, Attendants, Aristocracy, Prodigies, Sacrifices, Extispicy, Etruria, Rome, Senate, Magistrates.


  • Auteur : Danny PRAET
    L’Orient créé par Franz Cumont, ou l’ambiguïté de sa présentation des religions orientales
    [Résumé]

    Cumont croyait « ses » Religions Orientales supérieures à l’ancien polythéisme gréco-romain. Il ne fut pas raciste, mais son attitude vers l’Orient ancien et moderne fut stéréotypé, paternaliste et inspiré par le colonialisme : pour réaliser leur potentiel, les Orientaux avaient et ont toujours besoin des Occidentaux. Les Perses font exception. Cumont est évolutionniste et son discours le reflète dans chaque chapitre. Dans les années 20, il a accepté les théories démographiques et raciales de Tenney Frank. Le succès des religions orientales n’est plus expliqué par une migration des idées supérieures, mais par la substitution de la population italienne par des immigrants orientaux et leur progéniture.

    Mots-clés : Orientalisme, Racisme, Colonialisme, Histoire des religions, Cumont, Mystères, Syrie.

    Abstract : Cumont thought “his” Oriental Religions were superior to ancient Graeco-Roman polytheism. He was not a racist, but his attitude towards the ancient and modern Orient was stereotypical, paternalistic, and inspired by colonialism: to realize their potential, Orientals were and are still in need of the West. Persians were an exception. Cumont is an evolutionist and this is reflected in his discourse in every chapter. In the 1920s, Cumont accepted the demographical and racial theories of Tenney Frank. The success of Oriental religions was no longer explained by the migration of superior ideas, but by the replacement of the Italian population by Oriental immigrants and their offspring.

    Keywords : Orientalism, Racism, Colonialism, History of religions, Cumont, Mysteries, Syria.


  • Auteurs : Edith PARMENTIER, Maureen ATTALI
    Une fête juive à Rome : les « Jours d’Hérode »
    [Résumé]

    La fête juive des « Jours d’Hérode » est exclusivement romaine. Son existence est attestée au Iersiècle apr. J.-C. par un témoignage du poète Perse. Les différentes hypothèses d’interprétation de cette fête sont examinées : les « Jours d’Hérode » désignent-ils les fêtes juives en général et le sabbat en particulier ? La fête pourrait-elle célébrer un anniversaire hérodien, commémorant la reconstruction du temple de Jérusalem par Hérode en même temps que sa royauté ? Ou s’agit-il d’une désignation alternative de la fête de Hanukkah ? Il serait alors possible d’avancer la célébration de Hanukkah dans la diaspora à une date antérieure à celle de la destruction du temple de Jérusalem.

    Mots-clés : Diaspora juive, Hanukkah, Hérode, Juifs de Rome, Perse, Temple de Jérusalem.

    Abstract : The Jewish festival of “Herod’s Days” was a purely Roman phenomenon. Its existence is attested by a testimony of the 1st century CE poet Persius. This paper considers various hypotheses to interpret this festival. Are “Herod’s Days” a general reference to Jewish festivals, and especially the Sabbath? Did this festival celebrate a Herodian birthday, commemorating the reconstruction of the temple of Jerusalem by Herod along with his kingship? Was “Herod’s Days” an alternative designation for Hanukkah? This last hypothesis would make it possible to push back the celebration of Hanukkah in the Jewish diaspora to a date prior to the destruction of the temple of Jerusalem.

    Keywords : Hanukkah, Herod, Roman Jews, Jewish Diaspora, Persius, Jerusalem Temple.


  • Auteur : Anne-Françoise JACCOTTET
    Les chemins de Dionysos : la construction culturelle du transfert cultuel, entre textes, images et réalité rituelle
    [Résumé]

    Façonné comme prototype du dieu étranger (re)venant en Grèce importer ses rites, Dionysos, cet « étranger de l’intérieur » permet d’analyser dans un premier temps l’imaginaire du transfert cultuel et les mécanismes mis en scènes pour construire cette identité prétendument importée. La prise en compte, dans un deuxième temps, du dossier rituel dionysiaque, et notamment l’étude des associations d’Asianoi, invite à une réflexion sur la relation entre cette construction culturelle et les références, potentiellement « étrangères, asiatiques », convoquées par les groupements d’obédience dionysiaque au moment de fonder leur culte et leur identité.

    Mots-clés : Dionysos, Asianoi, Transfert cultuel, Imaginaire culturel, Xenos, Associations dionysiaques, Iconographie, Koinè dionysiaque.

    Abstract : Presented as the prototype of the foreign god arriving in (or returning to) Greece to import his cult, Dionysus, as a kind of “native foreigner,” is a useful tool, first, to analyze the images of cultural transfer and the mechanisms at play in the construction of this allegedly imported identity. Secondly, a discussion of Dionysiac rites and, especially, a study of Asianoi associations, prompt one to examine the relations between this cultural construct and the potentially “foreign, Asian” references used by those Dionysiatai in the establishment of their cult and identity.

    Keywords : Dionysus, Asianoi, Cultual Transfer, Cultural Imaginary, Xenos, Dionysiac Associations, Iconography, Dionysiac Koine.


  • Auteur : Laurent BRICAULT
    Retour à Sinope, ou l’appropriation d’une tradition inventée
    [Résumé]

    Dans le panel des hypothèses avancées dès l’Antiquité sur l’origo du dieu Sarapis, le récit relatif aux tractations qui amenèrent sa statue à quitter les rives du Pont-Euxin pour celles de la Méditerranée est bien connu. L’utilisation que les autorités civiques de Sinope firent de cette histoire dès le principat de Vespasien l’est peut-être moins. L’étude du monnayage de la cité émis entre la fin du Ier et la fin du IIIe siècle de notre ère montre combien et comment les magistrats de la cité paphlagonienne surent mobiliser à leur profit un texte de légitimation impériale pour en faire un élément central et neuf de leur identité civique, en intégrant dans le panthéon local une divinité qui leur était jusqu’alors totalement étrangère.

    Mots-clés : Sarapis, Sinope, Ptolémée, Vespasien, Monnayage civique, Identité.

    Abstract : Among the numerous hypotheses about the origins of the god Sarapis, the story of the negotiations that led its statue to leave the banks of the Black Sea for those of the Mediterranean is well known. The use that the civic authorities of Sinope made of it is perhaps less so. A study of the Sinopean coinage issued between the end of the 1st and the end of the 3rd century CE shows how the magistrates of the Paphlagonian city mobilized for their own profit a text of imperial legitimization to make it a new and major element of their civic identity by integrating a hitherto entirely foreign deity in the local pantheon.

    Keywords : Sarapis, Sinope, Ptolemy, Vespasianus, Civic Coinage, Identity.


  • Auteur : Audrey BERTRAND
    De Rome à Antium et retour. Colonisation et transferts cultuels dans l’Italie d’époque républicaine
    [Résumé]

    La colonisation romaine a été partie prenante des transferts cultuels à l’échelle de l’Italie sous la République. Des divinités, des pratiques cultuelles ont ainsi voyagé le long des routes de la conquête progressive des territoires italiens par Rome. L’étude de cas proposée ici, centrée sur Antium et le culte d’Esculape, offre la possibilité de questionner la géographie et la chronologie des transferts cultuels qui s’opérèrent entre Rome, la colonie qu’elle fonda en 338, et le monde grec. Les circonstances de l'arrivée d’Esculape dans l’Vrbs en 291, et plus particulièrement l’étape qu’ il fit à Antium, illustrent une nouvelle fois l’intérêt que Rome portait aux lieux de culte des cités d’Italie et le rôle des fondations coloniales dans cette perspective.

    Mots-clés : Rome, Antium, Esculape, Colonisation, Lieux de culte en Italie, Transferts culturels.

    Abstract : Roman colonization played a significant part in religious transfers in Republican Italy. Divinities and cult practices traveled along the roads of the conquest of Italian territo- ries by Rome. The case study proposed here, centered on Antium and the cult of Aesculapius, offers the possibility of questioning the geography and chronology of the religious transfers that took place between Rome, the colony that it founded in 338, and the Greek world. The circumstances of the arrival of Aesculapius in the Vrbs in 291, and more particularly the stop he made at Antium, illustrate once again Rome’s interest in Italian shrines and the role of colonial foundations in this context.

    Keywords : Rome, Antium, Aesculapius, Colonization, Cultural Places in Italia, Cultural Transfers.


  • Auteur : Federica FONTANA
    De la Grèce insulaire au Nord de l’Adriatique : l’inscription votive de Theudas
    [Résumé]

    L’article étudie une dédicace, qui a été trouvée à Aquilée, à Attis Papas par Theudas. Il était probablement un marchand originaire de la Grèce insulaire. L’inscription est datée à cheval entre la fin du IIe et la première moitié du Ier siècle a.C. Bien que Aquilée fut déjà ouverte au commerce avec la Méditerranée orientale, il n’y avait pas encore de traces du culte de Magna Mater.

    Mots-clés : Magna Mater, Attis Papas, Aquilée.

    Abstract : This article focuses on a dedication, found in Aquileia, to Attis Papas by Theudas, who was most likely a merchant from the Greek Islands. The inscription is dated between the end of the second century BC and the first decades of the first century CE. Although Aquileia already traded in the eastern Mediterranean by then, there were as yet no traces of a cult of Magna Mater.

    Keywords : Magna Mater, Attis Papas, Aquileia.


  • Auteur : Nicole BELAYCHE
    « Sur les épaules » des empereurs : deux dieux Sol introduits à Rome par Élagabal et Aurélien
    [Résumé]

    La réception à Rome d’un dieu solaire émésien à un demi-siècle de distance – sous Élagabal puis Aurélien – mérite un examen comparé du fait des constructions orientées de leurs récits. La mise en regard des deux transferts illustre la façon dont l’idéologie du pouvoir romain et des aristocrates qui en ont écrit l’histoire, se représentait la mobilité religieuse lorsqu’ elle avait pour point d’arrivée le lieu du pouvoir, l’Vrbs, conformément à un modèle fixé sous Auguste pour le récit de l’importation de la Mater Magna. Se dégage ainsi une « doctrine » romaine dans laquelle les attendus pour la figure impériale et sa fidélité aux mores sont les seuls aspects importants, quelle que soit l’identité de la divinité. Élagabal, qui arrive en prêtre, et Aurélien en empereur triomphant, installent tous deux le même Sol providentiel de façon monumentale. Mais le prêtre couvre son dieu avec le patrimoine symbolique romain (?) quand l’empereur glorifie Jupiter capitolin avec les trésors de l’Orient. Élagabal est donc honni pour avoir cherché (?) à installer son dieu au-dessus du dispositif romain, Aurélien encensé pour l’ avoir fait servir à ce dispositif. À l’horizon du discours de l’Histoire Auguste en tout cas, c’est la place que Constantin a donnée au dieu chrétien qui est pointée.

    Mots-clés : Élagabal, Aurélien, Sol d’ Émèse, Idéologie romaine, Transferts de dieux, Antiquité tardive.

    Abstract : The introduction and reception of an Emesian solar god in Rome within half a century – under Elagabal and then Aurelian – deserve a comparative examination, considering the biases in the way they have been recorded. The comparison between the two transfers highlights the way the ideology of the Roman power, and the aristocrats who wrote its history, conceived religious mobility when the Vrbs as lieu de pouvoir was the final destination, according to a model forged under Augustus in the narratives of the importation of the Mater Magna. The Roman “doctrine” that arises demonstrates that expectations linked to the imperial figure and its loyalty to the mores are the only aspects that matter, whatever the identity of the deity. Elagabalus as a priest and Aurelian as a triumphant Imperator both settled the same providen- tial Sol in a monumental way. Yet, while the priest lavished Roman symbols over his god, the Imperator glorified the Capitoline Jupiter with Oriental luxury. Elagabalus was thus held in contempt for having searched (?) to put his god above the Roman system, whereas Aurelian was praised for having used the god to exalt it. In the Historia Augusta’s narrative at least, the horizon of the issue is the place Constantine gave to the Christian god.

    Keywords : Elagabalus, Aurelian, Emesian Sol, Roman Ideology, Divine Transfers, Late Antiquity.


  • Auteur : Gabrielle FRIJA
    Un dieu romain adopté par des Grecs : les cultes de Zeus Kapetolios dans les cités d’Asie
    [Résumé]

    Des cultes de Zeus Kapetolios/Jupiter Capitolin sont attestés, à l’époque impériale, dans sept cités grecques d’Asie Mineure (Antioche du Méandre, Cos, Dorylaion, Nysa, Smyrne, Stratonicée de Carie et Téos). L’adoption du dieu romain par excellence dans des panthéons civiques grecs est un choix original : dans les provinces hellénophones, les liens cultuels entre Rome et le monde grec s’expriment bien plus fréquemment par l’instauration de cultes de la déesse Rome d’ abord et des empereurs ensuite. L’article est consacré aux hypothèses pouvant expliquer ce choix. Au terme de l’enquête, Jupiter Capitolin semble apparaître à certains cités grecques comme un garant des traités, serments et privilèges civiques ; parallèlement, le culte de Zeus Kapetolios se rapproche du culte des empereurs et s’intègre dans les honneurs liés au culte impérial. Ainsi, en adoptant Zeus Kapetolios, ces cités ont installé une divinité qui évoque à la fois la protection de leur statut dans l’Empire et la figure de l’Empereur.

    Mots-clés : Asie Mineure, Culte impérial, Jupiter Capitolin, Zeus.

    Abstract : In the imperial period, cults of Zeus Kapetolios/Jupiter Capitoline are attested in seven Greek cities of Asia Minor (Antiochus of the Meander, Cos, Dorylaion, Nysa, Smyrna, Stratonic of Caria, and Teos). The adoption of this quintessential Roman god in Greek civic pantheons was an unusual choice: in the Hellenophone provinces, religious links between Rome and the Greek world were expressed much more frequently by the establishment of cults of the goddess Rome and the emperors. The article is devoted to the hypotheses that can explain this choice. Jupiter Capitoline seemingly appeared to certain Greek cities as a guarantor of treaties, oaths, and civic privileges; at the same time, the cult of Zeus Kapetolios was close to the worship of emperors. Thus, by adopting Zeus Kapetolios, these cities installed a deity evoking both the protection of their status in the Empire and the figure of the Emperor.

    Keywords : Asia Minor, Imperial Cult, Jupiter Capitoline, Zeus.


  • Auteur : Jean-Claude LACAM
    Le « lucus » de Pisaurum : un lieu de culte sous influences ? Cohabitations et interférences cultuelles dans l’ager Gallicus à l’époque républicaine
    [Résumé]

    Le matériel épigraphique et « votif » du lucus de Pisaurum, loin de révéler la reprise par les Romains d’un substrat polythéiste local, ou le legs de colons d’ origines diverses, atteste d’ un panthéon très proche de celui de l'Vrbs à la même époque, qui fait la part belle aux divinités les plus à même d’assurer la survie et la cohésion de la communauté naissante. Pour autant, les nouveaux habitants n’ont pas fait table rase du patrimoine religieux local : s’ils ont inséré leurs dieux dans un espace cultuel préexistant, ils ont peut-être même adopté et adapté des pratiques étrusco-ombriennes qui y avaient perduré jusqu’à leur arrivée, sans que le cœur même de leur religion s’en trouvât affecté.

    Mots-clés : Pisaurum, Bois sacré, Colonie, divinités, Deuxième guerre punique, Cohabitation, Interférences, Adaptations.

    Abstract : The epigraphic and “votive” material of the lucus of Pisaurum, far from revealing the regeneration by Romans of a local polytheistic substratum, or a legacy from settlers of various origins, reveals a pantheon very close to that of Urbs at the same time, dominated by childhood, civic, and health deities. However, the new inhabitants did not erase the local religious heritage: while they introduced their gods in a previous cult place, they may have adopted and adapted Etruscan and Umbrians local practices, without altering the very substance of their religion.

    Keywords : Pisaurum, Sacred Grove, Colony, Deities, Second Punic War, Cohabitation, Interferences, Adaptations.


  • Auteur : Francesco MASSA
    Éleusis-Rome aller/retour. Mobilités religieuses autour des mystères éleusiniens à l’époque impériale
    [Résumé]

    L’article se propose d’enquêter sur les mobilités religieuses déterminées et encouragées par la célébration des mystères éleusiniens à l’époque impériale. L’enjeu est de mettre en évidence la double dynamique qui existait autour des mystères d’Éleusis : un mouvement concret d’individus, qui se rendaient à Éleusis pour se faire initier et un mouvement plus général, qui diffusait les cérémonies en l’honneur de Déméter et Perséphone dans le monde impérial romain. L’analyse questionne plus particulièrement l’idée de la circulation d’un modèle éleusinien et la possibilité de célébrer les cultes mystères éleusiniens ailleurs qu’à Éleusis.

    Mots-clés : Éleusis, Mystères éleusiniens, Mobilité religieuse.

    Abstract : The purpose of this paper is to investigate the religious mobility influenced and encouraged by the celebration of the Eleusinian mysteries in the imperial period. The main issue is to highlight the double dynamic existing around the mystery cults of Eleusis: a real movement of people coming to Eleusis for initiation and a more general movement spreading the ceremo- nies in honor of Demeter and Persephone in the territories of the Roman Empire. The analysis focuses more specifically on the idea of the circulation of an Eleusinian model and the possibi- lity of celebrating Eleusinian mystery cults elsewhere than Eleusis.

    Keywords : Eleusis, Eleusinian Mysteries, Religious Mobility.