Francesco Tensini
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Francesco Tensini, dans "Biographies des auteurs de textes militaires", © 2024 par Michel Pretalli est sous licence CC BY-NC-ND 4.0
Biographie :
Francesco Tensini fut un soldat et ingénieur militaire qui jouit d’une grande renommée à son époque grâce à l’empreinte qu’il laissa non seulement dans la pierre mais aussi sur le papier. En effet, outre sa participation à de nombreux faits d’armes et la conception, construction ou modernisation de différentes œuvres de fortification, on doit à Tensini deux textes manuscrits – le Trattato sopra le città e fortezze che possede la Serenissima signoria di Venetia in Terraferma et Li carichi dell’Artiglieria – ainsi qu’un ouvrage intitulé La fortificatione guardia difesa et espugnatione delle fortezze, publié du vivant de l’auteur, en 1624.[1]
Comme c’est généralement le cas pour les ingénieurs militaires du XVIe siècle, souvent issus de milieux relativement modestes, la vie et la carrière de Tensini n’ont pas fait l’objet d’une attention particulière de la part des historiens et demeurent, par conséquent, parsemées de zones d’ombre. Francesco Tensini est vraisemblablement né en 1580 à Crema ou dans la petite ville d’Offanengo,[2] située à quelques kilomètres de là seulement, dans les territoires de Terraferma de la République de Venise. Pendant les vingt premières années de sa carrière militaire (1597-1617), Tensini ne milita toutefois pas sous les enseignes de Saint-Marc : en 1597, il fut en effet banni – de sa ville d’abord, puis du territoire de la République – pour des raisons restées longtemps mystérieuses. Pour Ludovico Canobio, peu après la moitié du XIXe siècle, Tensini aurait payé le prix d’une « erreur de jeunesse, mais néanmoins très ingénieuse » dont la nature n’est toutefois pas précisée.[3] Selon certains, il s’agirait de la farce qu’il aurait perpétrée en 1595 ou 1596 à l’occasion de la première du Pastor fido, qui devait se jouer à Plaisance. Le jeune Tensini, en effet, aurait produit des fausses invitations en telle quantité et tellement semblables aux originaux que les organisateurs, face à un nombre de personnes munies de billet qui dépassait largement lacapacité de la salle, durent annuler la représentation.[4] Selon John Hale, Tensini fut en revanche condamné à l’exil « pour s’être introduit dans un couvent de Crema et avoir séduit une nonne »[5] voire pour avoir eu avec cette dernière des rapports qui n’étaient peut-être pas consentis.[6] Plus récemment, Francesca Moruzzi a proposé une reconstruction des faits qui conduisirent notre auteur à l’exil sur la base de documents d’archives inédits. Selon Moruzzi, tout d’abord, Francesco Tensini était parmi les jeunes hommes de sa ville à avoir été tirés au sort en 1595 pour travailler au chantier de construction de la ville fortifiée de Palmanova, près d’Udine, dont Venise entendait faire l’un de ses principaux remparts au nord-est de la Terra ferma. Tensini s’était cependant soustrait à ses obligations et reçut une première condamnation à dix ans d’exil du territoire de Crema. Il ne respecta pas la sentence mais continua à résider à Offanengo, conservant en outre certaines armes à feu que la loi vénitienne interdisait, ce qui lui valut une seconde condamnation – le 15 novembre 1597 –, plus sévère et qui l’obligeait à quitter définitivement le territoire de la République.[7] Quoi qu’il en soit, à la fin de l’année 1597, Francesco Tensini abandonnait la Péninsule et débutait sa carrière militaire.
De 1597 à 1609, Tensini prit part aux guerres menées par le roi Philippe III d’Espagne contre les Provinces-Unies, participant notamment aux campagnes militaires de Flandres et de Frise, d’abord en qualité de soldat, de 1597 à 1600, puis d’ingénieur du roi.[8] Le jeune Crémasque était présent en tant que piquier lors de la célèbre bataille de Nieuport (1600), où l’armée espagnole fut vaincue par les troupes de Maurice de Nassau.[9] Devenu ingénieur, Tensini s’illustra lors du long siège d’Ostende (1601-1604) au point d’être remarqué par Ambrogio Spinola, qui venait d’être nommé « mestre de camp général, avec autorité sur toutes les armées des Flandres ».[10] Avec Spinola, qui avait mené une série d’offensives dans le territoire des Provinces-Unies – et plus précisément en Frise – pour le compte de la couronne d’Espagne, Tensini contribua notamment aux victoires faciles obtenues à Oldenzaal et à Lingen,[11] recevant même la charge de fortifier cette dernière ville après qu’elle fut prise.[12] Suivit, en octobre 1605, la prise de Wachtendonk[13] et, l’année suivante, un assaut que Tensini lança contre une porte de la ville de Bredevoort,[14] ainsi reprise à Maurice de Nassau qui l’avait conquise en 1597. Toujours en 1606, sous les ordres d’Ambrogio Spinola, Tensini défend Groenlo, en Frise,[15] et participe à la reconquête de Lochem – occupée par Nassau quelque peu auparavant – et à la prise Rheinberg.[16] Cette même année, il fortifie pour le roi d’Espagne le château de Laghe, en Frise,[17] qui sera assiégé deux ans plus tard par les troupes des Provinces-Unies. Tensini, à la tête de cent soldats, parviendra à tromper la surveillance des assiégeants pour pénétrer à l’intérieur de la place forte, rejoignant ainsi les Espagnols qui la défendaient, aidé en cela par sa connaissance experte du lieu.[18]
Après la signature du traité d’Anvers, le 9 avril 1609, qui marque le début de la trêve dite des Douze Ans et l’indépendance des Provinces-Unies, Tensini milita pour l’empereur Rodolphe II en qualité de capitaine de deux cents soldats wallons et de lieutenant général de l’artillerie, pendant les « guerre [...] di Giuliers, di Elsatia & di Boemia » comme il l’écrit dans son épître au lecteur. Tensini dirigea en effet l’artillerie espagnole lors de la défense de Juliers,[19] dans l’actuelle Rhénanie-du-Nord-Westphalie, lors du siège de la ville par les troupes françaises – alliées à celles des Provinces-Unies commandées par Maurice de Nassau – qui eut lieu pendant l’été 1610.[20] Il combattit ensuite en Alsace[21] et en Bohème vraisemblablement avec les troupes de Léopold V d’Autriche-Tyrol, toujours au service de l’empereur Rodolphe II, cousin de ce dernier. Léopold dut finalement licencier ses troupes car, au printemps 1611, Rodolphe se vit contraint de céder la couronne de Bohème à son frère Matthias. Tensini passa alors sous les enseignes de Maximilien Ier, duc de Bavière, qu’il affirme avoir servi pendant cinq ans – à Salzbourg et en Souabe notamment – au sein d’une armée que le duc avait réorganisée en 1610 pour en faire le pilier de la ligue Catholique face aux forces protestantes.[22] Au cours de ces années – entre 1611 et 1615 environ – Tensini côtoya Alexander von Groote, ingénieur allemand « studioso delle cose italiane » selon Promis,[23] qui accusera le Crémasque de plagiat dans son Neovallia, dialogue d’architecture militaire publié en italien en 1617 (Munich: Berghin, 1617), soit sept ans avant la parution du traité de Tensini. Dans un chapitre spécifique de sa Fortificatione, ce dernier évoque la polémique qui l’opposait à son collègue allemand et la balayait d’un revers de la main : « ce que Von Groote a écrit de bon – clame Tensini –, il l’a appris de moi et l’a tiré de mes discours ».[24] D’ailleurs, continue-t-il, c’est lui-même qui, dès 1605, avait enseigné à son collègue les bases du métier d'ingénieur (« le prime regole di questa professione »[25]) alors qu’ils se trouvaient tous deux à Lingen pour le compte du roi d’Espagne : Von Groot en tant que capitaine des soldats allemands et Tensini comme ingénieur.[26] Tensini mentionne encore sa participation à des opérations militaires advenues dans le Piémont en 1615, et l’on trouve dans son traité plusieurs références à l’assaut donné par l’armée espagnole à la ville d’Asti, victorieusement défendue par les troupes de Charles-Emmanuel I de Savoie.[27] Il évoque enfin – dernier élément de la liste qu’il dresse dans l’épître au lecteur de son traité – son implication dans des faits d’armes advenus dans le Frioul, dans le cadre de la guerre de Gradisca, appelée également guerre des Uscoques (1615-1617).[28] Les Uscoques, qui avaient fui vers la Dalmatie l’avancée des Turcs, s’adonnaient à des actes de piraterie qui nuisaient notablement au commerce vénitien et qui, grâce au soutien des Habsbourg d’Autriche, allaient jusqu’à remettre en cause la suprématie de Venise sur le nord de l’Adriatique. À cette occasion, ce n’est plus dans le camp impérial mais dans celui de Venise que l’ingénieur officia, sous les ordres de Jean de Médicis, général de l’armée vénitienne après la mort de Pompeo Giustiniani.[29] En 1617, en effet, Tensini vit sa condamnation à l’exil révoquée et il put ainsi mettre ses compétences au service de sa patrie, sur la base de contrats de cinq ans promptement renouvelés, avec même une augmentation progressive de sa rétribution qui témoigne de l’estime de la République pour les services qu’il lui rendait.[30] Après cela, Tensini fut principalement chargé par la Sérénissime de faire l’état des lieux des systèmes de défense du territoire vénitien, comme en attestent les dessins et rapports qu’il réalisa notamment entre 1617 et 1631 au moins.[31] Au cours de ces années, il participa également à la première phase de la guerre de la Valteline (1624-1625) qui opposait l’Espagne et l’Empire, d’un côté, aux Grisons soutenus par la France, Venise et la Savoie, de l’autre, sur fond de fortes tensions politiques et religieuses.
À partir de 1629, Tensini fut engagé sur plusieurs fronts pour le compte de la République de Venise, qui devait améliorer son réseau de fortifications de Terra Ferma après que la guerre de succession de Mantoue avait accru le danger d’une intervention militaire impériale dans le nord de la Péninsule. Les travaux réalisés par l’ingénieur crémasque au cours de ces années pour la modernisation des défenses de Vicence sont bien connus : il s’agissait d’un projet important dont la réalisation a été cependant perturbée par plusieurs facteurs défavorables, comme la réticence de la population locale à contribuer à l’effort financier et à supporter les destructions qui s’avéraient nécessaires pour les systèmes architecturaux de défense moderne, mais également l’apparition d’une épidémie de peste et le fait que le gouvernement vénitien avait simultanément confié à Tensini d’autres tâches, ce qui le contraignit à s’absenter de Vicence à de nombreuses reprises. L’ingénieur s’en était d’ailleurs plaint dans une lettre adressée au doge Nicolò Contarini, alors que les travaux étaient presque terminés, au début du printemps 1631. Jamais le doge n’aurait dû lui confier cette mission, regrettait-il avec amertume, pour ensuite l’obliger à être loin de Vicence la plupart du temps : il ne put en effet être présent que onze jours – dont huit cloîtré chez lui pour éviter la contagion – en cinq moins de travail.[32]
En 1629, Tensini est également consulté par Alphonse III d’Este, inquiet de la construction par le pape Urbain VIII du fort Urbano à Castelfranco Emilia, à quelques kilomètres seulement de Modène, que le duc voulait pour autant fortifier instamment.[33]
En août 1638, Francesco Tensini fut assassiné alors qu’il voyageait dans son carrosse près de Crema. Nous avons de cet événement deux versions qui diffèrent quelque peu. Selon un document d’archive, le cavalier Tensini tomba sous les coups de poignard et d’épée que lui assénèrent un certain prêtre Vincenzo et son frère Giovanni Battista : il périt sur le coup sans pouvoir recevoir l’ultime confession.[34] Pour Ludovico Canobio – et d’autres qui puisèrent certainement dans son récit – en revanche, Tensini ne succomba aux trois coups de poignard qu’il reçut de ses assassins que deux jours plus tard, soit le 14 août 1638.
Œuvres :
Imprimées :
La fortificatione guardia difesa et espugnatione delle fortezze esperimentata in diuerse guerre, Venetia: appresso Euangelista Deuchino, 1624
- Id., Venetia : appresso Antonio Bariletti et fratelli al Segno del Mondo, 1630.
- Id., Venetia : appresso Francesco Broggiollo, 1655.
Trattato del Cavalier Francesco Tensini sopra delle città e fortezze che possede la Serenissima Signoria di Venetia in Terra ferma, Francesca Berardi & Giampiero Carotti, Francesca Moruzzi, Edoardo Edallo & Luciano Roncai (éds.), Crema: Edizioni della biblioteca comunale di Crema, 2007.
Manuscrites :
Trattato del Cavaliere Francesco Tensini sopra delle Città e Fortezze che possiede la Ser.ma Sig.a di Venetia in T.F., et delli Capi di Guerra che deve mantenere sua Ser.tà si in tempo di Pace come di Guerra (Archivio della biblioteca di Crema, mss 9)
Li carichi dell’Artiglieria del Cavagliere Francesco Tensini da Crema (Archivio della biblioteca di Crema, mss 138).
Bibliographie (du plus ancien au plus récent) :
- 1796 : Girolamo Tiraboschi, Storia della letteratura italiana, Tomo VII, Venezia, 1796.
- 1849 : Ludovico Canobio, Proseguimento della storia di Crema, Crema : Luigi Rajnoni, 1849.
- 1867 : John Lothrop Motley, History of the United Netherlands. From the Death of William the Silent to the Twelve Year's Truce-1609, Volume IV, New York : Harper and Brothers, 1867.
- 1874 : Carlo Promis, Biografie di ingegneri italiani dal secolo XIV alla metà del XVIII, Torino : Fratelli Bocca, 1874.
- 1888 : Francesco Sforza Benvenuti, Dizionario biografico cremasco, Crema : Cazzamalli, 1888.
- 1984 : Michael Mallett & John Rigby Hale, The Military Organisation of a Renaissance State: Venice C. 1400 to 1617, Cambridge : Cambridge University Press, 2006 [1984].
- 1989 : Amelio Fara, Il sistema e la città. Architettura fortificata nell’Europa moderna dai trattati alle realizzazioni 1464-1794, Genova : SAGEP, 1989.
- 1990 : Herman van Bergeijk, « Francesco Tensini and the defences of Modena », Fort, 19 (1990), pp. 29-42.
- 1993 : John Hale, La civilisation de l’Europe à la Renaissance, Paris, Perrin, 2003 [1993].
- 2000 : Luciano Roncai, « Note biografiche sull'ingegner Francesco Tensini », Crema e le sue difese : atti del Convegno, Crema : Leva artigrafiche, 2000, pp. 67-80.
- 2007 : Luciano Roncai e Edoardo Edallo, « Introduzione a Francesco Tensini », Trattato del Cavalier Francesco Tensini sopra delle città e fortezze che possede la Serenissima Signoria di Venetia in Terra ferma, a cura di Francesca Berardi e Giampiero Carotti, Francesca Moruzzi, Edoardo Edallo e Luciano Roncai, Crema : Edizioni della biblioteca comunale di Crema, 2007, pp. 6-9.
- 2007 : Francesca Moruzzi, « Nuovi documenti per la biografia di Francesco Tensini », ibid., pp. 10-17.
- 2010 : Sergio Merlo, « Francesco Tensini e la fortificazione di Vicenza: cronache da un grande progetto », Insula Fulcheria, 2010, pp. 276-305.
- 2016 : Pierpaolo Merlin, « Il Monferrato. Un territorio strategico per gli equilibri europei del Seicento », Monferrato 1613, La vigilia di una crisi europea, a cura di Pierpaolo Merlin e Frédéric Ieva, Roma : Viella, 2016, pp. 15-30.
- 2019 : Riccardo Caimmi, La guerra del Friuli. 1615-1617, Gorizia : LEG, 2019.
- 2021 : Virgilio Ilari, Scrittori Militari Italiani dell’età moderna. Dizionario bio-bibliografico 1419-1799, Roma : Nadir Media, 2021.
- 2022 : Michel Pretalli, Giulio Cesare Brancaccio. Letteratura e armi al tramonto del Rinascimento. Con l’edizione critica degli scritti militari inediti, Manziana : Vecchiarelli, 2022.
Notes
[1] Le Trattato sopra le città e fortezze a fait l’objet d’une édition en 2007, tandis que Li carichi – que nous n’avons pu consulter avant la publication du présent article – et resté manuscrit. Voir bibliographie.
[2] Moruzzi 2007, p. 11.
[3] Canobio 1849, p. 81.
[4] « Per questo, come suppongono alcuni, o per altro trascorso giovanile (così lo chiamano i cronisti senza dirci di più), il giovinetto Tensini vene bandito da Crema. » (Benvenuti, Dizionario biografico cremasco, p. 269).
[5] Hale 2003, p. 177.
[6] Mallett & Hale, The Military Organisation of a Renaissance State: Venice C. 1400 To 1617, p. 348. Les auteurs renvoient à des documents d’archive que les indications fournies – Archivio di Stato, Venise, Senato Secreta, reg. 105, 248 and 249 (21 Dec), 223V-224 (2 Dec), 251-251V (26 Dec) – ne nous ont cependant pas permis d’identifier et de consulter.
[7] Moruzzi 2007, pp. 13-15.
[8] L’intérêt que Tensini vouait aux pratiques et aux technologies de la guerre était ancien, remontant peut-être même à la période précédent ses premiers faits d’arme, comme le rappelle Promis sur la base du témoignage de l’auteur. Dans son traité, Tensini raconte en effet avoir assisté à des essais de tirs d’artillerie « molti anni sono » à Plaisance, en présence du duc de Parme et d’un certain nombre de spécialistes – dont l’ingénieur Genesio Bressiani selon Roncai 2000, p. 73 –, afin d’évaluer la gêne potentiellement occasionnée par les fumées qui se dégagent des armes à feu (Fortificatione, I, p. 34).
[9] Fortificatione, I, p. 6; Promis, p. 817.
[10] DBI, s.v. Ambrogio Spinola (nous traduisons). Fortificatione, I, 49, 53 et II, 79.
[11] Fortificatione, I, 11 et III, 4; Promis, p. 817-818.
[12] Fortificatione, I, 49; Promis, p. 818.
[13] Fortificatione, I, 49, 53 et III, 4; Promis, p. 818.
[14] Promis 1874, p. 818.
[15] Fortificatione, I, 55 et II, 8, 51 et 69; Promis 1874, p. 821. Groenlo avait été assiégée d'abord par les Espagnols commandés par Spinola (Août 1606) puis par les forces ennemies de Maurice de Nassau (24 octobre) qui lèvent cependant le siège le 12 novembre (Motley 1867, pp. 264-267).
[16] Fortificatione, I, 69 et 71; III, 4; Promis, p. 822.
[17] Nous reproduisons le toponyme dans l’orthographe qu’en donne Tensini (Fortificatione, II, 64) car nous ne sommes pas parvenu à identifier le lieu où se trouve la place en question.
[18] Fortificatione, II, 64; Promis, p. 822.
[19] L’événement fit l’objet d’une peinture de Rubens (https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010060837).
[20] La fortificatione, p. 30. Plus loin, c’est en 1606 qu’il situe sa participation au siège de Juliers mais il s’agit vraisemblablement d’une erreur.
[21] Roncai et Edallo (p. 6) avancent l’hypothèse selon laquelle Tensini aurait pu combattre en Alsace pour le compte du royaume de France sans cependant qu’aucune source ne semble étayer un changement de camp aussi radical de la part de notre auteur, qui paraît peu probable au vu de l’enchainement des événements au cours de ces années : selon cette conjecture, Tensini aurait officié à Juliers pour l’empereur, puis en Alsace pour la France et enfin en Bohême, à nouveau pour l’empereur.
[22] Dans le chapitre de la Fortificatione consacré à la polémique avec Alexander Von Groote (voir ci-dessous), l’auteur affirme que l’ingénieur allemand s’était employé auprès du duc de Bavière afin qu’il emploie Tensini à son service : « Quindi passatosi il sudetto Grotte a’ serviti di Baviera, operò ch’io andassi al servitio di quell’Altezza, dove sono stato quasi sei anni. » (Fortificatione, I, p. 83; la référence aux six années passées sous les enseignes de Maximilien Ier est sans doute une erreur de la part de l’auteur)
[23] Promis 1874, p. 824.
[24] Fortificatione, I, p. 83 (nous traduisons). Les « discorsi » qu’évoque Tensini pourraient être une version manuscrite de son traité ou bien une œuvre différente. Il est possible que la Fortificatione reprenne et rassemble une série de textes manuscrits que l’auteur avait rédigés et, dans une certaine mesure, fait circuler au cours des années précédentes.
[25] Fortificatione, I, p. 83.
[26] Amelio Fara écrit d’ailleurs, sur la base des affirmations de Tensini, que « De Groote deriverebbe dal Tensini (anche se lo precede nella pubblicazione del trattato). » (Fara 1989, p. 118; voir aussi ibid., p. 180)
[27] Fortificatione, II, p. 47; III, p. 76 et 80. Tensini mentionne rappelle notamment les tranchées qu’il avait fait creuser afin de prendre la ville. Sur le contexte dans lequel s’inscrit ce fait de guerre, voir Merlin 2016, p. 17.
[28] Au sujet de la guerre de Gradisca, nous renvoyons à Mallett & Hale 1984, pp. 241-247 et Caimmi 2019.
[29] Giustiniani mourut le 11 octobre 1516, mais Giovanni de Médicis n’arriva sur le théâtre des opérations que le 20 décembre de cette même année (Caimmi 2019, p. 170). L’auteur rappelle du reste que Venise, au vu des difficultés qu’elle rencontrait au cours de la guerre du Frioul et afin de pouvoir disposer de forces supplémentaires, avait institué en 1616 une magistrature spéciale chargée de la révocation des peines d’exil prononcées à l’encontre de ses citoyens (ibid., p. 161-162).
[30] Ludovico Canobio retranscrit le document de condotta émané des autorités vénitiennes pour l’année 1632 – soit la troisième reconduction après le retour de Tensini à Crema en 1617 – où il est spécifié que l’ingénieur recevra 1200 ducat par an, soit deux cents de plus que lors des cinq années précédentes (Canobio 1849, p. 148-149).
[31] Roncai & Edallo 2007, p. 8, qui avancent en outre l’hypothèse selon laquelle Venise aurait pu confier une telle mission à Tensini non seulement pour exploiter ses talents mais, en le plaçant dans « l’exil doré de Crema » (ibid.) aussi pour éviter que les savoirs et informations stratégiques qu’il possédait ne soient mis à la disposition de puissances ennemies (p. 8). Certains dessins réalisés dans ce contexte sont rassemblés en un ouvrage manuscrit récemment édité : Tensini, Trattato del Cavalier Francesco Tensini sopra delle città e fortezze che possede la Serenissima Signoria di Venetia in Terra ferma, a cura di Francesca Berardi e Giampiero Carotti, Francesca Moruzzi, Edoardo Edallo e Luciano Roncai, Crema : Edizioni della biblioteca comunale di Crema, 2007.
[32] ASVe, Senato Dispacci Vicenza e Visentino 1630, filza 18; alla data. Nous traduisons le passage cité par Merlo 2010, p. 303.
[33] Bergeijk, Herman van, « Francesco Tensini and the defences of Modena », Fort, 19 (1990), p. 29-42.
[34] Le document en question, provenant de l’Archivio Storico Comunale de Crema, Rubriche delle ducali dell’ufficio pretorio 1745 (Parte 1 – Registri 35) est cité par Moruzzi, p. 12.
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Biography :
Francesco Tensini was a soldier and military engineer who enjoyed great renown in his day thanks to the imprint he left not only on stone but also on paper. In addition to his participation in numerous feats of arms and the design, construction and modernisation of various fortification works, Tensini produced two manuscripts - Trattato sopra le città e fortezze che possede la Serenissima signoria di Venetia in Terraferma and Li carichi dell'Artiglieria - and a work entitled La fortificatione guardia difesa et espugnatione delle fortezze, published during the author's lifetime in 1624.[1]
As is generally the case with sixteenth-century military engineers, who often came from relatively modest backgrounds, Tensini's life and career have not been the subject of particular attention from historians and remain, as a result, full of grey areas. Francesco Tensini was probably born in 1580 in Crema or in the small town of Offanengo,[2] just a few kilometres away, in the Terraferma territories of the Republic of Venice. For the first twenty years of his military career (1597-1617), however, Tensini did not fight under the banners of Saint Mark's: in 1597, he was banished - first from his town and then from the territory of the Republic - for reasons that have long remained a mystery. According to Ludovico Canobio, shortly after the middle of the nineteenth century, Tensini paid the price for a ‘youthful but nevertheless very ingenious mistake’, the nature of which is not specified.[3] According to some, it was the farce he perpetrated in 1595 or 1596 on the occasion of the premiere of Pastor fido, which was to be performed in Piacenza. The young Tensini produced so many fake invitations, so similar to the originals, that the organisers had to cancel the performance when the number of people with tickets far exceeded the capacity of the theatre.[4] According to John Hale, however, Tensini was sentenced to exile ‘for breaking into a convent in Crema and seducing a nun’,[5] or even for having intercourse with the nun that may not have been consensual.[6] More recently, Francesca Moruzzi has proposed a reconstruction of the events that led to our author's exile, based on unpublished archive documents. First of all, according to Moruzzi, Francesco Tensini was one of the young men from his town who were chosen by lot in 1595 to work on the construction site of the fortified town of Palmanova, near Udine, which Venice intended to make one of its main ramparts to the north-east of the Terra ferma. However, Tensini had shirked his obligations and was sentenced to an initial ten-year exile from the territory of Crema. He did not comply with the sentence, but continued to reside in Offanengo, keeping certain firearms that Venetian law prohibited, which earned him a second, more severe sentence - on 15 November 1597 - forcing him to leave the territory of the Republic for good.[7] In any case, at the end of 1597, Francesco Tensini left the Peninsula and began his military career.
From 1597 to 1609, Tensini took part in the wars waged by King Philip III of Spain against the United Provinces, notably in the military campaigns in Flanders and Friesland, first as a soldier from 1597 to 1600 and then as the King's engineer.[8] The young Crémasque was present as a pikeman at the famous Battle of Nieuport (1600), where the Spanish army was defeated by the troops of Maurice de Nassau.[9] Having become an engineer, Tensini distinguished himself during the long siege of Ostend (1601-1604) to such an extent that he was noticed by Ambrogio Spinola, who had just been appointed ‘mestre de camp général, with authority over all the armies of Flanders’.[10] Together with Spinola, who had led a series of offensives in the territory of the United Provinces - and more specifically in Friesland - on behalf of the Spanish crown, Tensini contributed to the easy victories at Oldenzaal and Lingen,[11] even being given the task of fortifying the latter town after it had been taken.[12] This was followed in October 1605 by the capture of Wachtendonk[13] and, the following year, by an assault that Tensini launched against a gate in the town of Bredevoort,[14] which had been recaptured from Maurice de Nassau, who had conquered it in 1597. Also in 1606, under the command of Ambrogio Spinola, Tensini defended Groenlo, in Friesland,[15] and took part in the recapture of Lochem - occupied by Nassau a short time earlier - and the capture of Rheinberg.[16] That same year, he fortified the castle of Laghe in Friesland for the King of Spain,[17] which would be besieged two years later by troops from the United Provinces. Tensini, at the head of a hundred soldiers, managed to evade the besiegers' surveillance and enter the stronghold, joining the Spaniards who were defending it, aided by his expert knowledge of the area.[18]
After the signing of the Treaty of Antwerp on 9 April 1609, which marked the start of the Twelve Years' Truce and the independence of the United Provinces, Tensini served the Emperor Rudolf II as captain of two hundred Walloon soldiers and lieutenant-general of the artillery during the “war [...] di Giuliers, di Elsatia & di Boemia”, as he wrote in his epistle to the reader. Tensini led the Spanish artillery in the defence of Juliers,[19] in what is now North Rhine-Westphalia, during the siege of the city by French troops - allied to those of the United Provinces commanded by Maurice de Nassau - which took place in the summer of 1610.[20] He then fought in Alsace[21] and Bohemia, probably with the troops of Leopold V of Austria-Tyrol, still in the service of Emperor Rudolf II, the latter's cousin. Leopold finally had to sack his troops because, in the spring of 1611, Rudolph was forced to cede the Bohemian crown to his brother Matthias. Tensini then served under Maximilian I, Duke of Bavaria, whom he claims to have served for five years - in Salzburg and Swabia in particular - as part of an army that the Duke had reorganised in 1610 to make it the pillar of the Catholic League against the Protestant forces.[22] During these years - between around 1611 and 1615 - Tensini rubbed shoulders with Alexander von Groote, a German engineer and ‘studioso delle cose italiane’ according to Promis,[23] who accused Cremasque of plagiarism in his Neovallia, a dialogue on military architecture published in Italian in 1617 (Munich: Berghin, 1617), seven years before the publication of Tensini's treatise. In a specific chapter of his Fortificatione, Tensini refers to the controversy between himself and his German colleague, which he dismisses out of hand: ‘What good things Von Groote has written’, says Tensini, ‘he learned from me and drew from my speeches’.[24] What's more, he continued, it was he himself who, as early as 1605, had taught his colleague the basics of the engineering profession (‘le prime regole di questa professione’[25]) when they were both in Lingen on behalf of the King of Spain: Von Groot as captain of the German soldiers and Tensini as engineer.[26] Tensini also mentions his participation in military operations in Piedmont in 1615, and there are several references in his treatise to the Spanish army's assault on the town of Asti, which was victoriously defended by the troops of Charles-Emmanuel I of Savoy.[27] Finally - and this is the last item on the list he sets out in the epistle to the reader of his treatise - he mentions his involvement in the events that took place in Friuli during the Gradisca War, also known as the Uscoque War (1615-1617).[28] The Uscoques, who had fled to Dalmatia in the wake of the Turkish advance, engaged in acts of piracy that caused considerable damage to Venetian trade and, thanks to the support of the Austrian Habsburgs, even challenged Venice's supremacy in the northern Adriatic. On this occasion, it was no longer in the imperial camp but in that of Venice that the engineer served, under the orders of Giovanni de' Medici, general of the Venetian army after the death of Pompeo Giustiniani.[29] In 1617, Tensini's sentence of exile was revoked and he was able to put his skills at the service of his homeland, on the basis of five-year contracts that were promptly renewed, with even a gradual increase in his remuneration that testified to the Republic's esteem for the services he rendered.[30] After that, Tensini was mainly commissioned by the Serenissima to assess the state of Venetian territorial defence systems, as evidenced by the drawings and reports he produced between 1617 and 1631 at least.[31] During these years, he also took part in the first phase of the Valtellina War (1624-1625), which pitted Spain and the Empire against the Grisons, supported by France, Venice and Savoy, against a backdrop of strong political and religious tensions.
From 1629 onwards, Tensini was engaged on several fronts on behalf of the Republic of Venice, which needed to improve its network of fortifications in Terra Ferma after the War of the Mantuan Succession had increased the danger of imperial military intervention in the north of the Peninsula. The work carried out by the Cremasque engineer during these years to modernise Vicenza's defences is well known: It was an important project, but its completion was disrupted by a number of unfavourable factors, such as the reluctance of the local population to contribute to the financial effort and to bear the destruction that was necessary for the architectural systems of modern defence, but also the outbreak of a plague epidemic and the fact that the Venetian government had simultaneously entrusted Tensini with other tasks, which forced him to be absent from Vicenza on numerous occasions. The engineer complained about this in a letter to Doge Nicolò Contarini, when the work was almost finished in the early spring of 1631. The doge should never have entrusted him with this mission,’ he regretted bitterly, ’and then forced him to be away from Vicenza for most of the time: in fact, he was only able to be present for eleven days - eight of which were confined to his home to avoid contagion - in five months of work.[32]
In 1629, Tensini was also consulted by Alfonso III d'Este, who was concerned about the construction by Pope Urban VIII of Fort Urbano at Castelfranco Emilia, just a few kilometres from Modena, which the Duke wanted to fortify urgently.[33]
In August 1638, Francesco Tensini was murdered while travelling in his carriage near Crema. There are two slightly different versions of this event. According to an archive document, the horseman Tensini was stabbed and beaten with a sword by a certain priest, Vincenzo, and his brother, Giovanni Battista: he died instantly without being able to make his final confession.[34] For Ludovico Canobio - and others who certainly drew on his account - however, Tensini did not succumb to the three stab wounds he received from his killers until two days later, on 14 August 1638.
Works:
Printed works:
La fortificatione guardia difesa et espugnatione delle fortezze esperimentata in diuerse guerre, Venetia: appresso Euangelista Deuchino, 1624
- Id., Venetia : appresso Antonio Bariletti et fratelli al Segno del Mondo, 1630.
- Id., Venetia : appresso Francesco Broggiollo, 1655.
Trattato del Cavalier Francesco Tensini sopra delle città e fortezze che possede la Serenissima Signoria di Venetia in Terra ferma, Francesca Berardi & Giampiero Carotti, Francesca Moruzzi, Edoardo Edallo & Luciano Roncai (éds.), Crema: Edizioni della biblioteca comunale di Crema, 2007.
Manuscripts :
Trattato del Cavaliere Francesco Tensini sopra delle Città e Fortezze che possiede la Ser.ma Sig.a di Venetia in T.F., et delli Capi di Guerra che deve mantenere sua Ser.tà si in tempo di Pace come di Guerra (Archivio della biblioteca di Crema, mss 9)
Li carichi dell’Artiglieria del Cavagliere Francesco Tensini da Crema (Archivio della biblioteca di Crema, mss 138).
Other editions in original language
Bibliography (oldest to newest) :
- 1796 : Girolamo Tiraboschi, Storia della letteratura italiana, Tomo VII, Venezia, 1796.
- 1849 : Ludovico Canobio, Proseguimento della storia di Crema, Crema : Luigi Rajnoni, 1849.
- 1867 : John Lothrop Motley, History of the United Netherlands. From the Death of William the Silent to the Twelve Year's Truce-1609, Volume IV, New York : Harper and Brothers, 1867.
- 1874 : Carlo Promis, Biografie di ingegneri italiani dal secolo XIV alla metà del XVIII, Torino : Fratelli Bocca, 1874.
- 1888 : Francesco Sforza Benvenuti, Dizionario biografico cremasco, Crema : Cazzamalli, 1888.
- 1984 : Michael Mallett & John Rigby Hale, The Military Organisation of a Renaissance State: Venice C. 1400 to 1617, Cambridge : Cambridge University Press, 2006 [1984].
- 1989 : Amelio Fara, Il sistema e la città. Architettura fortificata nell’Europa moderna dai trattati alle realizzazioni 1464-1794, Genova : SAGEP, 1989.
- 1990 : Herman van Bergeijk, « Francesco Tensini and the defences of Modena », Fort, 19 (1990), pp. 29-42.
- 1993 : John Hale, La civilisation de l’Europe à la Renaissance, Paris, Perrin, 2003 [1993].
- 2000 : Luciano Roncai, « Note biografiche sull'ingegner Francesco Tensini », Crema e le sue difese : atti del Convegno, Crema : Leva artigrafiche, 2000, pp. 67-80.
- 2007 : Luciano Roncai e Edoardo Edallo, « Introduzione a Francesco Tensini », Trattato del Cavalier Francesco Tensini sopra delle città e fortezze che possede la Serenissima Signoria di Venetia in Terra ferma, a cura di Francesca Berardi e Giampiero Carotti, Francesca Moruzzi, Edoardo Edallo e Luciano Roncai, Crema : Edizioni della biblioteca comunale di Crema, 2007, pp. 6-9.
- 2007 : Francesca Moruzzi, « Nuovi documenti per la biografia di Francesco Tensini », ibid., pp. 10-17.
- 2010 : Sergio Merlo, « Francesco Tensini e la fortificazione di Vicenza: cronache da un grande progetto », Insula Fulcheria, 2010, pp. 276-305.
- 2016 : Pierpaolo Merlin, « Il Monferrato. Un territorio strategico per gli equilibri europei del Seicento », Monferrato 1613, La vigilia di una crisi europea, a cura di Pierpaolo Merlin e Frédéric Ieva, Roma : Viella, 2016, pp. 15-30.
- 2019 : Riccardo Caimmi, La guerra del Friuli. 1615-1617, Gorizia : LEG, 2019.
- 2021 : Virgilio Ilari, Scrittori Militari Italiani dell’età moderna. Dizionario bio-bibliografico 1419-1799, Roma : Nadir Media, 2021.
- 2022 : Michel Pretalli, Giulio Cesare Brancaccio. Letteratura e armi al tramonto del Rinascimento. Con l’edizione critica degli scritti militari inediti, Manziana : Vecchiarelli, 2022.
Notes
[1] Le Trattato sopra le città e fortezze was published in 2007, while Li carichi - which we were unable to consult before publishing this article - remained in manuscript. See bibliography.
[2] Moruzzi 2007, p. 11.
[3] Canobio 1849, p. 81.
[4] « Per questo, come suppongono alcuni, o per altro trascorso giovanile (così lo chiamano i cronisti senza dirci di più), il giovinetto Tensini vene bandito da Crema. » (Benvenuti, Dizionario biografico cremasco, p. 269).
[5] Hale 2003, p. 177.
[6] Mallett & Hale, The Military Organisation of a Renaissance State: Venice C. 1400 To 1617, p. 348. The authors refer to archive documents that the information provided - Archivio di Stato, Venice, Senato Secreta, reg. 105, 248 and 249 (21 Dec), 223V-224 (2 Dec), 251-251V (26 Dec) - has not enabled us to identify and consult.
[7] Moruzzi 2007, pp. 13-15.
[8] Tensini's interest in the practices and technologies of warfare went back a long way, perhaps even to the period preceding his first feats of arms, as Promis recalls on the basis of the author's own testimony. In his treatise, Tensini recounts having attended artillery firing trials ‘molti anni sono’ in Piacenza, in the presence of the Duke of Parma and a number of specialists - including the engineer Genesio Bressiani, according to Roncai 2000, p. 73 - in order to assess the potential nuisance caused by the fumes given off by firearms (Fortificatione, I, p. 34).
[9] Fortificatione, I, p. 6; Promis, p. 817.
[10] DBI, s.v. Ambrogio Spinola (we translate). Fortificatione, I, 49, 53 et II, 79.
[11] Fortificatione, I, 11 et III, 4; Promis, p. 817-818.
[12] Fortificatione, I, 49; Promis, p. 818.
[13] Fortificatione, I, 49, 53 et III, 4; Promis, p. 818.
[14] Promis 1874, p. 818.
[15] Fortificatione, I, 55 et II, 8, 51 et 69; Promis 1874, p. 821. Groenlo had been besieged first by the Spaniards under Spinola (August 1606) and then by the enemy forces of Maurice de Nassau (24 October), who nevertheless lifted the siege on 12 November (Motley 1867, pp. 264-267).
[16] Fortificatione, I, 69 et 71; III, 4; Promis, p. 822.
[17] We have reproduced the toponym in the spelling given by Tensini (Fortificatione, II, 64) as we were unable to identify the location of the square in question.
[18] Fortificatione, II, 64; Promis, p. 822.
[19] The event was the subject of a painting by Rubens (https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010060837).
[20] La fortificatione, p. 30. Later, he states that he took part in the siege of Juliers in 1606, but this is probably an error.
[21] Roncai and Edallo (p. 6) put forward the hypothesis that Tensini might have fought in Alsace on behalf of the kingdom of France, although no source seems to support such a radical change of camp on the part of our author, which seems unlikely in view of the sequence of events during those years: according to this conjecture, Tensini would have officiated in Juliers for the emperor, then in Alsace for France and finally in Bohemia, once again for the emperor.
[22] In the chapter of the Fortificatione devoted to the controversy with Alexander Von Groote (see below), the author states that the German engineer had lobbied the Duke of Bavaria to employ Tensini in his service: ‘Quindi passatosi il sudetto Grotte a’ serviti di Baviera, operò ch'io andassi al servitio di quell'Altezza, dove sono stato quasi sei anni.’ (Fortification, I, p. 83; the reference to the six years spent under the ensigns of Maximilian I is undoubtedly an error on the part of the author)
[23] Promis 1874, p. 824.
[24] Fortificatione, I, p. 83 (we translate). The ‘discorsi’ referred to by Tensini could be a manuscript version of his treatise or a different work. It is possible that the Fortificatione takes up and brings together a series of handwritten texts that the author had written and, to some extent, circulated over the preceding years..
[25] Fortificatione, I, p. 83.
[26] Amelio Fara écrit d'ailleurs, sur la base des affirmations de Tensini, que « De Groote dérive de Tensini (bien qu'il le précède dans la publication du traité). (Fara 1989, p. 118 ; voir aussi ibid., p. 180)
[27] Fortificatione, II, p. 47; III, p. 76 and 80. Tensini mentions the trenches he had dug in order to take the city. On the context of this act of war, see Merlin 2016, p. 17.
[28] On the Gradisca War, please refer to Mallett & Hale 1984, pp. 241-247 and Caimmi 2019.
[29] Giustiniani died on October 11, 1516, but Giovanni de' Medici did not arrive in the theater of operations until December 20 of that year (Caimmi 2019, p. 170). The author also points out that, in view of the difficulties it was encountering during the Friulian War and in order to have additional forces at its disposal, in 1616 Venice had instituted a special magistracy responsible for revoking the sentences of exile handed down to its citizens (ibid., p. 161-162).
[30] Ludovico Canobio transcribes the condotta document issued by the Venetian authorities for 1632 - the third renewal after Tensini's return to Crema in 1617 - in which it is specified that the engineer will receive 1200 ducat per year, two hundred more than in the previous five years (Canobio 1849, p. 148-149).
Roncai & Edallo 2007, p. 8, who also put forward the hypothesis that Venice might have entrusted Tensini with such a mission not only to exploit his talents but, by placing him in “the golden exile of Crema” (ibid.), also to prevent the knowledge and strategic information he possessed from being made available to enemy powers (p. 8). Some of the drawings produced in this context are collected in a recently published manuscript: Tensini, Trattato del Cavalier Francesco Tensini sopra delle città e fortezze che possede la Serenissima Signoria di Venetia in Terra ferma, a cura di Francesca Berardi e Giampiero Carotti, Francesca Moruzzi, Edoardo Edallo e Luciano Roncai, Crema: Edizioni della biblioteca comunale di Crema, 2007.
[32] ASVe, Senato Dispacci Vicenza e Visentino 1630, filza 18; alla data. We translate the passage quoted by Merlo 2010, p. 303.
[33] Bergeijk, Herman van, « Francesco Tensini and the defences of Modena », Fort, 19 (1990), p. 29-42.
[34] The document in question, from the Archivio Storico Comunale di Crema, Rubriche delle ducali dell'ufficio pretorio 1745 (Parte 1 - Registri 35) is cited by Moruzzi, p. 12.
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