Univ. Nantes (DCS, UMR n°3128) – Univ. Rennes 1 (CERAD, EA n°2238)
La place des modèles antiques dans la réflexion contemporaine sur la démocratie
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Introduction

Il existe un dialogue à distance entre les travaux de la science politique et ceux de l'histoire de l'antiquité : celui-ci concerne surtout le modèle athénien d'un côté et la théorie de la démocratie d'un autre côté. Ce dialogue prend plusieurs formes :

Une confrontation : l'exemple caractéristique fut le débat dans les années 1960 entre la thèse pluraliste de R. Dahl, fondatrice de la science politique moderne, et la réponse critique opérée par M. I. Finley.

Une consolidation : cette dernière peut être involontaire comme dans la convergence des travaux de J. Dunn sur la « démocratie comme parcours inachevé » et modèle, sans cesse réinventé, et les travaux de P. Vidal-Naquet sur la démocratie athénienne comme forme fluide en constante mutation. La convergence peut être volontaire comme entre les travaux de P. Vidal-Naquet et C. Castoriadis.

Une construction : l'exemple emblématique est, sans aucun doute, l'influence des travaux de M. H. Hansen sur la lecture de la démocratie représentative moderne opérée par B. Manin.

Ce dialogue possède quelques caractéristiques majeures :

D'une part, il fonctionne dans les deux sens : l'interpellation originelle peut provenir de la science politique (R. Dahl) ou de l'histoire antique de la démocratie (M. H. Hansen) ;

D'autre part, ce dialogue concerne plusieurs sous-disciplines dans les deux champs concernés : l'histoire politique et institutionnelle d'Athènes ou l'histoire intellectuelle de l'idée démocratique d'un côté ; la théorie politique ou la sociologie-politique de l'autre côté.

Enfin, ce dialogue n'est pas permanent et structuré. Les principales réflexions contemporaines de la théorie politique sur la démocratie ignorent totalement la référence à l'antiquité : J. Habermas, J. Rawls, Cl. Lefort...