Chora d'Emporion (Espagne)
A proximité d'Emporion, les sites ruraux sont presques inexistants, comme si les terres proches de la "polis" étaient cultivées par les habitant du centre urbain. Il faut aller dans les secteurs de piémont, mais toujours dans l'orbite de plaines alluviales ou de valées fluviales, pour trouver la majorité des sites ruraux connus. L'emplacement de ce type de site plaide en faveur d'un rapport cohérent entre la distribution des habitats et les traces cadastrales. Ainsi à "Puig de la verneda" et à "Olivet d'en Pujol", deux sites pré-romains, l'insertion des vestiges dans la trame orthonormée est un gage de l'exploitation des terres dans un cadre bien marqué.
La carte archéologique atteste de la création progressive d'un grand nombre d'établissements ruraux entre le Ve et le IIIe s.av.n.è.
Si le paysage emporitain mémorise un développement de l'activité rurale dans la longue durée, il est certain que l'existence initiale d'une limitation régulière des terres a favorisé l'assise solide d'une exploitation agricole en constant développement.
Dans la plaine alluviale qui s'étend à l'Ouest du centre urbain d'Emporion on observe aussi des traces de la limitation ancienne. Là, l'empreinte morphologique est matérialisée par le réseau hydraulique : ce sont des canaux de drainage, d'irrigation, voire des segments de cours d'eau qui dessinent dans le paysage l'orientation régulière et orthonormée de la limitation. La sédimentation paysagère complique la lecture du paysage, mais il est possible d'envisager une adaptation progresive aux changements du milieu.