Caesaraugusta
Etant donnée la fécondité de son terroir, les activités commerciales de la colonie étaient centrées principalement sur les productions agricoles. Deux documents épigraphiques témoignent du rôle de centralisation et de redistribution du centre colonial, et font directement allusion à des "horrea".
Il s'agit du CIL II, 2991, dédicace votive au génie de l'approvisionnement, le "genius horrearius", aujourd'hui disparue, et de l'épitaphe représentée ici, encore inédite, qui porte à notre connaissance l'existence d'un esclave, "horrearius", nommé Hyacintus.
Il existe plusieurs rapports entre le plan de la colonie augustéenne de Caesaraugusta et les centuriation qui l'entourent.Le plan urbain colonial s'insère dans presque deux centuries complètes de la centuriation I de Caesaraugusta, de plus le "kardo maximus" de la colonie correspond à l'un des "kardines" de ce réseau. Par ailleurs, au nord et au sud, le mur d'enceinte se superpose au tracé des "decumani" du parcellaire rural.
D'un point de vue métrologique, selon les donnnées disponibles, il est possible d'affirmer que l'urbanisme colonial a été conçu avec l'"actus" pour mesure.
L'orientation des réseaux de centuriations augustéennes (centuriation I et III) semble avoir été dictée par le lit de l'Ebre et la volonté coloniale d'exploiter des terres irriguables et drainables.
Les forts taux de rendement des sol des terrasses alluviales expliquent que la forme d'exploitation du territoire est le corrollaire direct des caractéristiques du milieu naturel. La différence d'orientation entre les centuriations I et II résulte sans doute d'une adaptation des "limites" du réseau III à la direction de la vallée.