Hygini Gromatici Constitutio <Limitum>
Quemadmodum ab antiquis acti sint limites, tractare coepimus : itaque persequi omnia non alienum iudico. Foeda est enim culpa neglegentiae, cum de constitutione disputemus, praeterire tot operum exemplaria. Finitis ergo ampliorum bellorum operibus, augendae rei publicae causa inlustres Romanorum uiri urbes constituerunt, quas aut uictoribus (B226) populi Romani ciuibus aut emeritis militibus adsignauerunt et ab agrorum noua (P87V) dedicatione culturae colonias appellauerunt. Victoribus autem adsignatae coloniae his qui temporis causa arma acceperant : non enim tantum militum incremento r(ei) p(ublicae) p(opulus) R(omanus) habuit ; erat tunc praemium terra et pro emerito habebatur. Multis legionibus contigit bella feliciter transigere et ad laboriosam agri culturae requiem primo tirocinii gradu peruenire. Nam cum signis et aquila et primis ordinibus ac tribunis deducebantur, modus agri pro portione officii dabatur. (B227) (G98) Ferunt quidam postea indictum modum belli, et expleta centesima hostium congressione ad colendarum deductos terrarum agros. Diuus Iulius, uir acerrimus et multarum gentium domitor, tam frequentibus bellis militem exercuit ut, dum uictorias numeraret,
Hygin l'Arpenteur, L'établissement des limites
Nous avons commencé d'exposer la manière dont les anciens ont tracé les limites ; aussi, je ne juge pas étranger à mon propos de passer tous les cas en revue. Oui, c'est une indigne faute de négligence, quand notre débat porte sur l'établissement des limites, de laisser de côté tant d'exemples fournis par la pratique. Donc, une fois finies les opérations des grandes guerres, d'illustres Romains, voulant renforcer l'État, établirent des villes qu'ils assignèrent soit à des vainqueurs, citoyens du peuple romain, soit à des soldats libérés du service, et qu'ils appelèrent colonies du fait de leur nouvelle consécration à la culture de la terre. Et les colonies furent assignées aux vainqueurs, c'est-à-dire à ceux que les circonstances avaient contraints de prendre les armes : en effet, la république du peuple romain n'eut pas assez de terres pour faire face à l'accroissement du nombre de soldats ; la terre était alors une récompense et valait comme retraite militaire. Beaucoup de légions eurent la chance de terminer avec succès les guerres et de parvenir, dès le premier stade du service, celui de recrues, au laborieux repos de l'agriculture. Or, lorsqu'elles étaient déduites avec leurs enseignes, leur aigle, leurs gradés qui combattent en première ligne et leurs tribuns, la quantité de terre donnée était proportionnelle au grade Certains disent que par la suite on fixa un "module de guerre" et que c'était après le centième engagement contre l'ennemi que les soldats étaient déduits sur des terres à cultiver. Le divin Jules, grand homme de guerre et dompteur de nombreuses nations, entraîna le soldat dans des guerres si fréquentes que, dénombrant les victoires,