Dymè
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La prospection a révélé la présence de plusieurs agglomérations secondaires qui ont connu une longue durée de vie. Ce qui frappe c'est l'étonnante concentration de sites dans la zone des plateaux et sur la bordure montagneuse qui délimite - d'une façon naturelle - le territoire vers le Sud. En revanche les habitats sont rares dans la plaine occidentale, probablement à cause de l'environnement lagunaire et de la difficulté de pratiquer sur ces terres argileuses une agriculture efficace. Ces obstacles ont subsisté malgré les grands efforts d'assainissements, de drainage et de mise en culture, entrepris sur ces terres, au cours de la période romaine.
Le petit nombre de traces conservées au sol et l'absence d'installations humaines peuvent montrer que ces terres n'ont sans doute pas connu une exploitation intensive pendant la période romaine. Les vestiges archéologiques repérés ici, indiquent que la région fut, apparemment, abandonnée à la fin de cette période et qu'elle est restée inoccupée juqu'au XVème siècle, lorsque s'y sont établies quelques populations d'origine albanaise.
Le réseau cadastral "B" est le mieux conservé sur le territoire colonial de Dymé . Il s'étend sur la majeure partie de la plaine marécageuse, à l'ouest de la cité de Dymé (actuelle Katô Achaïa). Au nord, il semble s'arrêter le long de la route qui relie cette dernière ville au cap Araxos, et qui correspond comme le montre la distribution de l'habitat dans cette zone, à une voie ancienne. Cette route sépare la plaine, au Sud, d'une région de buttes et de collines, au nord, en bordure de la côte. Les "limites" de l'extension des traces coïncident :
- au sud-ouest avec le cours de Larisos
- au nord-ouest, avec une zone marécageuse et des espaces lagunaires
- au sud-est avec les piémonts du Mont Movri.
L'orientation de cette centuriation est de NG25°O ; si la détermination du type de limitation cadastrale et de l'orientation du système ne sont pas, en soi, des tâches difficiles, la précision du module demande divers contrôles et engendre des risques. On ne pourrait donc avancer, qu'avec beaucoup de précaution, que les premières estimations sont, pour un module rythmé sur 20 "actus", de l'ordre de 706m.
La date de cette centuriation est difficile à préciser néamoins l'histoire de la cité, pendant cette période, fournie quelques indications permettant d'attribuer ce cadastre à la première deductio césarienne, vers 44 av. J. C. sans que se soit exclue une articulation avec la fondation augustéenne.
La ville de Dymè fut installée sur le vaste plateau de Katô Achaïa, formé par l'érosion marine et celle du Peiros et des ses affluents, entre la rive gauche du fleuve à l'est, et le torrent de Vourlaki à l'ouest. Ce plateau avait une très grande importance car il était traversé par la voie Corinthe-Olympie qui longeait les côtes ouest et nord du Péloponnèse. Le tracé exact de cette route, documenté par les sources littéraires, les itinéraires et par des milliaires, est inconnu. Plusieurs bornes milliaires ont été retrouvées, dont celle de Marc-Aurèle et L. Virus, aux environs de Patras, la ville la plus importante de cette zone.