Gallia Narbonensis (France)
L'étendue du territoire colonial peut être évaluée à l'aide d'une série d'indices diachroniques qui témoignent des conditions de sa constitution et de son évolution. Plusieurs types de documents jalonent le territoire de manière ponctuelle : les territoires des cités voisines, les mentions de la tribu "Teretina" dans laquelle étaient inscrits les citoyens de la colonie, des bornes des confins (de rares "lapides finales"), des vestiges de domaines et de sépultures privées, et plus tard, les frontières du diocèse arlésien. En découle un territoire d'une ampleur remarquable, en particulier à l'Est où il jouxtait probablement celui de Fréjus, dans le secteur de "la Grande Lauzade".
Entre "château Bas" et "Saint-Hippolyte", à 9km à l'Est d'Arles, trois fossés isoclines au cadastre colonial se juxtaposent. Au fossé du chemin vicinal (à gauche), sont associés deux autres fossés rythmés par des vannes : le fossé central permet d'alimenter, et, de vidanger, le fossé de droite, qui ne distribue que cette parcelle. Ces aménagements parallèles compliquent l'étude de la morphologie du parcellaire : lequel de ces trois fossés faut-il rattaché au maillage cadastral en l'absence de donées de fouilles ? De fait l'analyse métrologique génère une multiplication des hypothèses.
La fondation arlésienne s'inscrit dans le cadre du règlement du conflit de la guerre civile : en 46 av.n.è., Jules César charge son ancien questeur Tib. Claudius Nero de déduire à Arles les vétérans de la "legio VI". Il est probable que la colonie ait été renforcée par Auguste en 26 av.n.è. Ce cadre historique bien attesté a généré de multiples hypothèses cadastrales. Deux d'entre elles paraissent plus valides : la première se définit par une orientation NG 15°-20°O, avec un module de 20x20 "actus", équivallent à 710m ; la seconde est aussi déterminée par un module carré, mais avec une orientation de NG 0°-3,5° O. Cette dernière seulement recoupe l'aire d'emprise des sites césariens et augustéens, et est isocline aux monuments urbains datant de la phase coloniale d'aménagement. Le réseau s'étend essentiellement à l'Est du centre urbain, mais se répartit aussi au Nord et au Sud du masif des Alpilles.