Gallia Narbonensis (France)
La borne découverte à Belcodène en 1838 (ILN Aix-en-Provence, 281) fait partie d'un ensemble de dix "lapides finales" qui mentionnaient les "fines arelatent[ens]" et les "fines aquens[es]". Cet ensemble de document demeure exceptionnel pour la Narbonnaise : découvertes pour la plupart "in situ", ces cippes mesurent jusqu'à 1m36 de haut. L'absence d'indication d'une controverse, comme il en existe en Afrique du Nord par exemple, plaide en faveur d'un bornage territorial décidé par une autorité provinciale qui aurait ainsi anticipé, ou réglé, un litige dans un zone éloignée de 110km du "forum" colonial.
Les meuneries de "Barbegal" sont appuyées contre le flanc sud des pilles, face à l'ancien Marais des Baux. Les structures utilisent un dénivelé de la topographie équivalent à 30%, elles mesurent 61m de long pour 20m de large. Construit au Ier s. de notre ère, mais pleinement exploité au IIe s., selon les données de fouilles de Ph. Leveau, cet ensemble de 16 moulins à eau en cascade était alimenté par la branche sud des acqueducs d'Arles. La production de farine pourrait avoir atteint les 4,5t par jour, c'est à dire être suffisante à l'alimentation d'une ville comme Arles. L'idée de meuneries liées à une exploitation d'une main d'oeuvre servile à l'unique fin d'exportation est désormais abandonnée.
Au Nord d'Arles, dans la plaine qui s'étend entre les massifs de la Montagnette et des Alpilles, le réseau orienté entre NG 0°-3,5° O se prolonge avec une conservation différentielle des axes. Le relevé effectué sur la carte IGN à l'échelle 1/20 000 (levée de 1942, feuilles de Chateaurenard 5 et 6) présente la structuration du parcellaire dans la région de Saint-Etienne-du-Grès. On remarque la relation que la voie d'Arles à Avignon entretenait avec le maillage cadastral ainsi que la pérennisation de deux axes en limite de commune, et l'inscription de calvaires dans le réseau -en de nombreux points de la limitation ils indiquent un carrefour de "limites".