Béziers
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Effectuée en 1984, une prospection thermique aéroportée a révélé dans le sud Biterrois de nombreux tracés de drainages isoclines au réseau Béziers "B" entre les deuxième et troisième "kardo ultra kardinem" et liés à un habitat occupé dès le début du Ier siècle avant notre ère.
Le réseau colonial, dit Béziers "C", modèle de façon substantielle les paysages et les cadres de vie des populations. La centuriation, orientée N25-27°O, est structurée sur la maille classique de 20x20 "actus". Elle se développe sur près de 50km d'Est en Ouest et sur une profondeur qui ne semble pas dépasser les 30 - 35 km de la mer à l'arrière pays.
S'il est difficile de dire si les limites avec Narbonne ont connu une rectification, il en va autrement sur la basse vallée de l'Hérault où l'"ager Baeterrensis" s'est agrandi aux dépens de l'ancienne "chôra" d'Agde, dont le territoire parait bien marqué par la centuriation coloniale. On le note au sud de la ville et nord-est surtout, entre l'étang de Thau et l'Hérault. Le glissement spatial qui s'est ainsi opéré élargit la façade maritime du biterrois colonial, il équilibre mieux le territoire et son assise sur la plaine littorale de Cruzy à l'étang de Thau. Le recentrage du territoire sur la vallée de l'Orb est clairement visible. Les "oppida" indigènes de Cessero et Piscenae, promus depuis peu au droit latin, comme Alisomeas/Aumes, continuent de s'inscrire dans la logique des "Baeterrenses".
La structure du "Devez", sur la commune d'Espondheilhan, illustre les capacités d'aménagement du réseau, notamment de drainage/irrigation, l'une de ses fonctions majeurs. Il s'agit d'une structure, fossé ou chemin creux, large de 4 à 5m et datée de l'époque républicaine qui est associée à un site bâti et à des amphores italiques.