Gallia Narbonensis (France)

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L'implantation du réseau met en évidence un problème de structure. On a reconnu deux ensembles calés sur les deux tronçons isoclines de la domitienne, à l'Ouest et à l'Est de la "pertica". Le second est decalé de 4 centuries vers le Sud après la traversée et le franchissement de l'Hérault. Outre cette différence - qui mesure un "saltus" de 4x4 centuries, reconnaissable ailleurs dans le réseau, on note plusieurs décalages ou approximations. Si la variation angulaire (1/2 degré environ) est négligeable, les axes eux-mêmes ne se retrouvent pas dans un alignement exact, "kardines" et "decumani" théoriques étant respectivement décalés d'environ 1/3 et 1/4 de centurie. Faut-il voir dans l'articulation des deux arpentages sur la vallée de l'Hérault deux opérations conduites par deux équipes techniques mal coordonnées, selon la mauvaise réputation des arpenteurs de province ? Ou deux phases, successives, mais proches, de division et d'assignation, ce qui supposerait soit un apport de nouveaux colons, que rien ne permet de supposer, soit plutôt une extension du territoire colonial. Il parait, en effet, raisonnable de constater l'appartenance structurelle à la colonie de Béziers qui englobe outre les terres des "oppida" latins ou pérégrins, celles de l'agglomération d'Agde en un seul système, peut-être fait de deux ensembles coordonnées.

Dans la lecture des formes résiduelles et la restitution des formes anciennes, le rôle du marquage symbolique - limites administratives ou signes culturels - est essentiel. Au Nord de Béziers, dans la commune de Bassan, le rythme de la matrice centuriée se lit encore dans la limite communale qui suit largement l'orientation et l'orthogonalité du cadastre romain. Chemins et croix mémorisent aussi la métrique presque exacte du "saltus", ce bloc de quatre centuries définie par Varron (R. R. I, 10).