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Gudianus p. 90

Hygini Gromatici Constitutio <Limitum>

(P82V) Ab hoc exemplo antiqui mensuras agrorum normalibus longitudinibus incluserunt. Primum duos limites constituerunt : unum, (B210) qui ab oriente in occidentem dirigeret ; hunc

appellauerunt duo[de]cimanum ideo quod terram in duas partes diuidat (A112) et ab eo omnis ager nominetur ; alterum a meridiano ad septentrionem, quem kardinem nominauerunt a mundi kardine[m ] (fig. 67a).
Duo[de]cimanum postea decimanum appellauerunt. Quare a decem potius quam a duobus ? Sicut dipundium nunc dicimus duopondium, et quod dicebant antiqui duouiginti nunc dicimus uiginti, similiter duo[de]cimanus decimanus est factus. Reliquos limites (P83R) fecerunt angustiores et qui spectabant in (B211) orientem prorsos, qui ad meridianum transuersos appellauerunt (fig. 68a).

Hygin l'Arpenteur, L'établissement des limites

D'après cet exemple, les anciens ont enfermé les mesures des terres dans des lignes longitudinales tracées à l'équerre. D'abord, ils ont tracé deux limites : Le premier, qui allait de l'orient à l'occident, ils l'ont appelé duocimanus, parce qu'il divise la terre en deux parties et que c'est à partir de lui que toute terre est identifiée : le second, qui allait du midi au septentrion, ils l'ont appelé cardo, du nom de l'axe du monde (fig. 67a Th G90).
Le duocimanus a été ensuite appelé decumanus. Pourquoi tirer son nom de dix (decem) plutôt que de deux (duo) ? De même que nous nommons maintenant dipondium le duopondium ("somme de deux as") et uiginti ce que les anciens nommaient duouiginti ("vingt"), de même duocimanus est devenu decumanus. Tous les autres limites, ils les ont faits plus étroits et ils ont appelé "dirigés vers l'avant" ceux qui regardaient l'orient, transverses ceux qui regardaient le midi (fig. 68a Th G90).

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