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Gudianus p. 91

Hygini Gromatici Constitutio <Limitum>

Limites autem appellati a limo, id est antiquo uerbo transuersi : nam (A113) et limum cinctum ideo quod purpuram transuersam habeat, item limina ostiorum. Postea et prorsos et transuersos limites appellauerunt a liminibus, quod per eos agrorum itinera seruentur. Postea apud quosdam nomina a loci natura acceperunt, et qui ad mare spectant maritimi appellantur, qui ad montem montani (fig. 69a).
(B212) Omnis ergo huius [mensurae et] recturae longitudo rationaliter limes appellatur : nec interest quicquam decimanum aut limitem dicamus. Decimanus autem primus maximus appellatur, item kardo : nam latitudine ceteros (P83V) praecedunt. Alii limites sunt actuarii, atque alii linearii. Actuarius limes est qui primus actus est, et ab eo quintus quisque ; quem si numeres cum primo, erit sextus, quoniam quinque centurias sex limites cludunt. (A114) Reliqui medii limites linearii appellantur, in Italia (B213) subrunciui. Actuarii autem extra maximos decimanum et kardinem habent latitudinem ped XII. Per hos iter populo sicut per uiam publicam debetur : id enim cautum est lege Sempronia et Cornelia et Iulia. Quidam ex his latiores sunt quam ped XII, ut hi qui sunt per uiam publicam militarem acti : habent enim latitudinem uiae publicae. Linearii limites a quibusdam mensurae tantum dister­minandae causa sunt constituti et si finitimi interueniunt, latitudinem secundum legem Mamiliam (B214) accipiunt. In Italia etiam itineri publico seruiunt sub appellatione subrunciuorum : habent latitudinem ped VIII. Hos conditores coloniarum fructus asportandi causa

Hygin l'Arpenteur, L'établissement des limites

Les limites, par ailleurs, tirent leur nom de limus, c'est-à-dire du mot ancien pour "transversal ; et limus est aussi le nom du cinctus, sous prétexte qu'il est traversé par une bande de ; il y a aussi les seuils des portes (limina). Ensuite, à ceux qui étaient "dirigés vers l'avant" et à ceux qui étaient transverses, ils ont donné le nom de limites, tiré de limen ("seuil"), dans la pensée que c'est par les limites que se fait l'accès aux terres. Ensuite, chez certains, les limites ont reçu un nom tiré de la nature du lieu et on appelle maritimes ceux qui regardent la mer, montagneux ceux qui regardent la montagne (fig. 69a Th G91).
Donc, toute longueur, conformément à cette organisation rectilinéaire est appelée limes : que nous disions decumanus ou limes, cela ne fait aucune différence. Le premier decumanus s'appelle decumanus maximus, de même le premier cardo ; car ils ont une largeur supérieure à celle de tous les autres. Certains limites sont des actuarii et d'autres des linearii. Le limes actuarius est celui qui a été tracé le premier, ainsi que chaque cinquième limes à partir de lui ; si l'on compte ce dernier avec le premier, ce sera le sixième, puisque cinq centuries sont enfermées par six limites. Les autres limites, dans l'intervalle, sont appelés des linearii et, en Italie, subrunciui. Pour ce qui est des actuarii, à l'exception du decumanus maximus et du cardo maximus, ils ont une largeur de douze pieds. Sur ces limites, le passage est dû au peuple, comme sur une voie publique ; en effet, cela a été stipulé par les lois Sempronia, Cornelia et Iulia. Parmi ces limites, certains sont plus larges que douze pieds, comme ceux dont le tracé coïncide avec une voie publique militaire : en effet, ils ont la largeur d'une voie publique. Certains n'ont tracé des limites linearii que pour déterminer la mesure des terres ; et, s'il s'en interpose qui fassent confin, ils reçoivent une largeur conforme à la lex Mamilia. En Italie, les linearii sont aussi soumis à un droit de passage public, sous le nom de subrunciui ; ils ont une largeur de huit pieds. Les fondateurs des colonies les ont rendus publics pour permettre le transport des récoltes.

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