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Arcerianus A p. 129

Hygini Gromatici Constitutio <Limitum>

(fig. 98).
Quaerendum est primum quae sit mundi magnitudo, quae ratio oriundi aut occidendi, quanta sit (G106) mundo terra. Aduo(B242)candum est nobis gnomonices summae ac diuinae artis elementum : explicari enim desiderium nostrum ad uerum nisi per umbrae momenta non potest. Ortum enim aut occasum ne ab extrema quidem parte orbis terrarum peruidere quisquam potest, cum a sapientibus tradatur terram punctum (P92V) esse caeli et infra solem amplo diastemate spiritum sumere. Nam et Archimeden, uirum praeclari ingenii et magnarum rerum inuentorem, ferunt scripsisse quantum arenarum capere posset mundus, si repleretur. Credamus ergo illum diuinarum rerum magnitudinem ante oculos habuisse. Qua ratione, (B243) dicamus, tot saeculis unus mortalium hoc scire potuerit ? Vnus propter hoc laborauit et per incrementa umbrarum deprehendit. Caeli autem punctum terram esse [certam]

Hygin l'Arpenteur, L'établissement des limites

(fig. 98 Th).
La première question qui se pose est celle de la grandeur de l'univers, du système du lever et du coucher, de la taille de la terre par rapport à l'univers. Il nous faut recourir aux éléments de la gnomonique, art sublime et divin : car l'élan qui nous porte vers le vrai ne saurait se développer que par le recours aux mouvements de l'ombre. On ne saurait en effet avoir une vue effective du lever ni du coucher, pas même depuis l'extrémité du monde, puisque, selon les savants, la terre est le centrede la sphère céleste et que, placée sous le soleil, à une grande distance, elle en reçoit la vie. En effet Archimède, illustre intelligence et grand découvreur, a écrit, d'après la tradition, un traité sur le nombre de grains de sable que pourrait contenir l'univers si on l'en emplissait. Nous pouvons donc bien croire qu'il avait devant les yeux la grandeur des choses divines. Pour quelle raison, pourrait-on se demander, n'y a-t-il eu en tant de siècles qu'un seul mortel capable de savoir cela ? Il a été le seul à travailler pour cela et, s'il l'a saisi, c'est grâce à l'accroissement des ombres. Quand ils décrivent la terre comme le centre du ciel,

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