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Gudianus p. 96

Hygini Gromatici Constitutio <Limitum>

(P86V) Multos limitum constitutiones in errorem deducunt, dum aut inscriptionem parum (B222) intellegunt aut aliter limites numerant. Volunt esse quidam decimanum alium primum, alium maximum : et cum exierunt a decimano maximo, peractis centuriae actibus primum limitem numerant qui est secundus. Deinde ad agrum de quo agitur cum perueniunt, nouam controuersiam inueniunt et de aliis quam de quibus agitur acceptis litigant, dum uolunt esse primos decimanos duos et duos kardines. Hoc si esset, inter decimanum maximum et quem uolunt primum et centuria aliter appellaretur : forte diceretur "inter (B223) decimanum (A122) maximum et primum". Sed quoniam is ipse primus est qui et maximus, continuo a decimano maximo et kardine centuria inscribitur DDI VKI, et SDI VKI, et DDI KKI, et SDI KKI. Erit ergo nobis is primus qui et maximus (fig. 85a).
Sed et de limitibus quintariis quintum quemque quintarium uolunt. Porro autem inter quintum et quintarium interest aliquid : quintus est qui quinto loco numeratur, quintarius qui quinque centurias cludit. Hunc uolunt esse quintum, qui est sextus. Nam et legum lat<i>onibus, quemadmodum perlatum est, (P87R) sic cauerunt, [ut] "a decimano maximo quintus (B224) quisque spatio itineris ampliaretur". (A123) Erat sane interpretatio legis huius ambigua, nisi eorum temporum formae sextum quemque limitem latiorem haberent significatione qua solent minores. Tractemus nunc diligentius quid dixerint :

Hygin l'Arpenteur, L'établissement des limites

Nombreux sont ceux que l'établissement des limites induit en erreur, soit qu'ils comprennent mal l'inscription, soit qu'ils numérotent autrement les limites. Certains veulent que le decumanus primus soit une chose et le maximus une autre : et quand ils sont partis du decumanus maximus, après avoir parcouru les actus de la centurie, ils donnent le numéro un au limes qui est en réalité le second. Puis quand ils parviennent au terrain en cause, ils inventent une nouvelle controverse et ouvrent un litige sur d'autres lots que ceux qui sont en cause, en voulant appeler premiers deux decumani et deux cardines. Si cela était, la centurie qui est entre le decumanus maximus et celui dont ils veulent faire le premier serait aussi appelée autrement : on dirait peut-être "entre le decumanus maximus et le primus". Mais puisque celui-là précisément est primus qui est aussi maximus, la centurie qui est contiguë au decumanus maximus et au cardo maximus est inscrite "A droite du decumanus I, au delà du cardo I" ou "à gauche du decumanus I, au delà du cardo I" ou "à droite du decumanus I, en deçà du cardo I" ou "à gauche du decumanus I, en deçà du cardo I". Pour nous, donc, sera primus celui qui est également maximus (fig. 85a Th G96).
Mais s'agissant des limites quintarii, ils veulent aussi que le cinquième soit, à chaque fois, le quintarius. Or, entre le cinquième (quintus) et le quintarius, il y a une différence : le cinquième (quintus) est celui qui vient en cinquième position dans la numérotation, le quintarius celui qui clôt cinq centuries. Ils veulent que soit cinquième celui qui est en réalité sixième. Et de fait, dans les propositions de lois, comme cela a été rapporté, certains ont prévu que, "à partir du decumanus maximus tous les cinquièmes limites devaient être agrandis à la largeur d'un chemin". Sans doute l'interprétation de cette loi serait-elle ambiguë, si les plans cadastraux (formae) de ces époques ne comportaient à chaque fois un sixième limes plus large que la signalisation qui désigne d'habitude les limites mineurs. Expliquons maintenant avec soin ce qu'ils ont dit :

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