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Arcerianus B c. 241-242

Hygini Gromatici Constitutio <Limitum>

(B241) parte campus per multa milia, mons ex altera et propior ferramento, necesse est ex illa parte apertiore sol longius conspiciatur, ex hac deinde qua mons inminet parere cito desinat. Et si kardo a monte non longe nascatur siue decimanus, quomodo potest cursus conprehendi recte, cum ferramento sol occiderit et trans montem sol adhuc luceat et eisdem ipsis adhuc campis in ulteriore parte resplendeat ? (A129) Quaerendum est primum quae sit (G106) mundi magnitudo, quae ratio oriundi aut occidendi, quanta sit mundo terra. Aduo-
(B242) candum est nobis gnomonices summae ac diuinae artis elementum : explicari enim desiderium nostrum ad uerum nisi per umbrae momenta non potest. Ortum enim aut occasum ne ab extrema quidem parte orbis terrarum peruidere quisquam potest, cum a sapientibus tradatur terram punctum (P92V) esse caeli et infra solem amplo diastemate spiritum sumere. Nam et Archimeden, uirum praeclari ingenii et magnarum rerum inuentorem, ferunt scripsisse quantum arenarum capere posset mundus, si repleretur. Credamus ergo illum diuinarum rerum magnitudinem ante oculos habuisse. Qua ratione,

Hygin l'Arpenteur, L'établissement des limites

(B241) une plaine sur des milliers de pas, de l'autre un mont assez proche du ferramentum, il est inévitable que le soleil soit plus longtemps visible dans la partie la plus découverte, et qu'ensuite, du côté où s'élève la montagne, il disparaisse rapidement. Et si le cardo ou le decumanus a son origine non loin de la montagne, comment peut-on saisir correctement la course du soleil, étant donné que pour le ferramentum le soleil sera couché alors qu'au delà du mont il brillera encore et que sur les mêmes plaines, dans la partie ultérieure, il resplendira encore ? La première question qui se pose est celle de la grandeur de l'univers, du système du lever et du coucher, de la taille de la terre par rapport à l'univers.
(B242) Il nous faut recourir aux éléments de la gnomonique, art sublime et divin : car l'élan qui nous porte vers le vrai ne saurait se développer que par le recours aux mouvements de l'ombre. On ne saurait en effet avoir une vue effective du lever ni du coucher, pas même depuis l'extrémité du monde, puisque, selon les savants, la terre est le centre de la sphère céleste et que, placée sous le soleil, à une grande distance, elle en reçoit la vie. En effet Archimède, illustre intelligence et grand découvreur, a écrit, d'après la tradition, un traité sur le nombre de grains de sable que pourrait contenir l'univers si on l'en emplissait. Nous pouvons donc bien croire qu'il avait devant les yeux la grandeur des choses divines. Pour quelle raison,

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