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INTRODUCTION – Fiction et religion

La vérité d'une fiction

La vérité d'une religion



PREMIÈRE PARTIE

Le malaise païen

1. Les païens pouvaient-ils s'exprimer librement sous l'Empire chrétien ?

Saint Augustin appelle à la censure

Critiques malveillants

Inquisition policière
Répression

Prudence politique



2. La guerre des hommes célèbres

La persécution de Valérien

Le pape Sixte et son diacre Laurent : des martyrs ou des héros ?

Interprétation politique

Interprétation religieuse

Interprétation littéraire



3. Le théâtre comique, lieu de la polémique antichrétienne
Tentatives chrétiennes de sécularisation des spectacles païens

Échec de cette politique

De nouveaux besoins



4. Le poète élégiaque et l'auteur comique : deux païens militants

Un cousin du grincheux : l'extravagant

Le qverolvs et son dédicataire païen
Horreur de rutilius namatianus pour le radicalisme chrétien

L'auteur du qverolvs et le poète rutilius namatianus : 
Des convergences idéologiques

5. Le Querolus : une parodie païenne

Un adversaire commun : saint Augustin

Le qverolvs parodie la bible

« Seul celui qui sait saura »

Avianus auteur du qverolvs ?



SECONDE PARTIE

Nicomaque Flavien senior, l'histoire auguste et les chrétiens

1. Nicomaque Flavien senior, cible des attaques chrétiennes

Réévaluation raisonnée de l’importance de la résistance païenne

Réécriture de la vie de Nicomaque Flavien senior

L’expérience africaine

Le frigidus : une guerre de religion

Nicomaque Flavien, cible privilégiée des chrétiens

Nicomaque Flavien, protagoniste du Carmen contra paganos

Ultime argument : Nicomaque Flavien fut-il hydropique ?



2. Nicomaque Flavien senior, philosophe néoplatonicien

La lumière d’une découverte

Nicomaque Flavien senior, philosophe néo-platonicien
Le témoignage de Jean de Salisbury

Confirmation par Symmaque

Confirmation par l’Histoire Auguste

L’auteur de l’Histoire Auguste a lu le Satyricon

Références platoniciennes dans l’Histoire Auguste



3. Nicomaque Flavien senior et la loi

Nicomaque Flavien dans le Code théodosien

La loi sur les héritages

Le fidéicommis dans l’Histoire Auguste : nouvelle confirmation

La loi contre l’homosexualité masculine

Échos dans l’Histoire Auguste

Nicomaque Flavien senior dans la Vie d’Alexandre Sévère



4. Dévotion et foi : des valeurs païennes ?

Les femmes d’Aquilée se coupent les cheveux

Quelles significations peut prendre la tonsure ?

Pourquoi Nicomaque Flavien senior s’intéresse-t-il à la question ?

Parce que c’est une preuve de fides

Pour répondre à saint Paul
Par hostilité aux moniales



Épilogue – Les derniers païens d’Alan Cameron

Bibliographie

Notes

Index

Un certain nombre d'intellectuels païens de l'Antiquité tardive (IVe et Ve siècles) avaient entrepris une guerre à mots couverts contre la pensée chrétienne en train de s'installer. Cet ouvrage redessine les contours des relations polémiques entre les païens et les chrétiens sous le règne de Théodose (379-395).
Au cœur de ce jeu antagoniste se place la figure complexe et polymorphe de Nicomaque Flavien senior. Les chrétiens en avaient fait l’un de leurs adversaires privilégiés. Placé par ses fonctions officielles auprès de Théodose au centre du système judiciaire, il fut un juriste avisé, rédacteur de lois pour le Prince mais aussi habile propagandiste, dans l’Histoire Auguste, de thèmes idéologiquement très proches des positions de l’aristocratie païenne, par exemple en matière de morale sexuelle ou de gestion des patrimoines. L’analyse de documents méconnus permet également de penser que l’homme fut un adepte du néoplatonisme, ce qui n’avait jamais été établi jusque-là. La crainte de la répression policière l’a conduit à crypter son message politique et religieux en recourant de manière systématique aux ressources inépuisables de l’art de la fiction.
L’auteur propose au fond une analyse originale de ce qu’il appelle « le malaise païen », fondée sur le constat que les païens comme les chrétiens privilégiaient dans l’expression et la défense de leurs convictions religieuses des formes littéraires élaborées. Fiction et religion constituent ainsi deux thématiques communes à tous les intellectuels de l’époque et elles ne sauraient être dissociées dans l’approche d’une période aussi riche.

Stéphane Ratti est professeur à l'Université de Bourgogne et chargé de conférences à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Historien et philologue, il est l'auteur d'une centaine d'articles parus en France et à l'étranger. Il a publié plusieurs livres sur l'Antiquité tardive ainsi qu'un ouvrage paru aux Belles Lettres en 2009, Écrire l'Histoire à Rome.