Cette opération a pour ambition de s’intéresser aux problèmes politiques, sociaux, culturels et religieux qui affectent les relations entre libres et dépendants au sein des sociétés « esclavagistes », à « esclaves » ou coloniales dans le monde antique et dans les mondes modernes issus des découvertes européennes, de la colonisation et de la place de la culture classique dans ces sociétés post-antiques. Les cas des mondes ibéro-américain et anglo-américain seront tout particulièrement abordés. En effet, la présence de nouveaux collègues italianistes, hispaniste et anglicistes dans le laboratoire est l’occasion de s’investir dans un domaine d’étude délaissé par les études francophones, à l’exception du monde caraïbe qui soulève cependant de nombreuses tensions en raison des enjeux mémoriels. L’étude de la place de l’esclavage, des diverses formes de dépendance, du travail forcé, des libérations nationales, des métissages, de l’immigration s’avère être un creuset essentiel pour comprendre l’histoire de ces régions.

Dans la réflexion sur les mutations du travail et de l’utilisation de la main-d’œuvre, nous souhaitons porter une attention particulière à un phénomène intellectuel et méthodologique qui pense le travail de façon énergétique et qui, de ce point de vue, compare le travail fourni par la force humaine et par la force mécanique.

Ce projet prend pour objet d’enquête les populations marginales dans l’Antiquité classique et le monde colonial américain. Il vise à comprendre d’une part comment se construisent les mécanismes d’exclusions des dépendants des sphères politique et religieuse officielles, d’autre part à l’analyse des croisements entre les faits politiques, économiques et religieux et la construction d’identités (juridiques, sociales, culturelles).

Les colloques du GIREA (Groupe International de Recherche sur l’Esclavage depuis l’Antiquité) constituent des relais et des leviers essentiels en raison de la participation croissante des pays américains à ce réseau scientifique et du centre de pilotage de celui-ci depuis l’ISTA.